Stratégie de développement de 12 000 logements sociaux et abordables à Montréal: la Ville de Montréal doit talonner les gouvernements Trudeau et Legault pour atteindre ses objectifs

Montréal, le 25 octobre 2018 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) se réjouit que la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et la responsable de l’habitation de la Ville, Magda Popeanu, aient réitéré cet après-midi leur objectif de réalisation de 12 000 logements sociaux et abordables en 4 ans. Cependant, le regroupement doute de la capacité de la Ville à y parvenir sans un appui financier substantiel des gouvernements d’Ottawa et de Québec.

Le gouvernement Legault a pris l’engagement de ne livrer, durant son mandat, que les 12 500 logements sociaux déjà annoncés par l’ancien gouvernement libéral, mais pas encore réalisés. Du côté du gouvernement Trudeau, la majorité des sommes qu’il a promises dans le cadre de sa Stratégie sur le logement ne seront dépensées qu’après les élections de 2019. Pire, aucune part n’a été réservée spécifiquement au logement social. « Dans l’état actuel des choses, je ne vois pas comment Montréal sera en mesure de répondre aux besoins criants de sa population en matière de logement. Pourtant, le contexte financier des gouvernements du Québec comme du Canada est favorable ! », s’indigne Céline Magontier, responsable des dossiers montréalais au FRAPRU, rappelant que près de 24 000 ménages locataires sont sur la liste d‘attente de l’Office municipal d’habitation de Montréal, pour un HLM.

Le FRAPRU reconnaît que plusieurs mesures annoncées aujourd’hui par la Ville vont faciliter le développement de nouveaux logements sociaux; il tient cependant à faire quelques rappels. D’une part, la Ville s’est engagé à utiliser les sommes du fonds d’inclusion dans les secteurs où elles ont été recueillies. Selon Céline Magontier, « c’est indispensable pour y contrer les phénomènes de gentrification qui s’y intensifient ».

D’autre part, bien que la Ville veuille rendre plus efficace ses interventions par l’inclusion obligatoire de logements sociaux dans les projets résidentiels et l’acquisition de sites pour des futurs projets coopératifs et sans but lucratif, le FRAPRU insiste sur le fait que, pour contrer des évictions massives dans des immeubles en mauvais état et le remplacement des logements locatifs par des unités plus luxueuses, la Ville doit revoir sa stratégie. « Le plan de match actuel de la Ville n’assure pas le droit au maintien dans les lieux des ménages locataires. Non seulement elle doit mieux intervenir face aux propriétaires délinquants, mais c’est seulement par la socialisation des logements insalubres, par une coop ou un OSBL d’habitation, qu’elle pourra leur garantir l’accès à des logements sécuritaires  », explique Madame Magontier. « Pour y parvenir, là encore, Montréal doit presser Québec et Ottawa de mieux soutenir financièrement le logement social », conclue-t-elle.

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