Le maire Coderre doit s’engager pour le logement social

Montréal, le 15 septembre 2017 — Profitant de la clôture de la grande tournée du 375e, une cinquantaine de membres montréalais du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) manifestent cet après-midi au parc des Faubourgs, dans Ville-Marie. Interpelant Denis Coderre sur les besoins impérieux de logement à Montréal, ils ont réclamé des engagements électoraux en faveur du logement social.

Selon le FRAPRU les problèmes de logement à Montréal sont alarmants. Plus du tiers des ménages vivent sous le seuil de pauvreté et 102 480 ménages locataires doivent consacrer plus de la moitié de leur revenu pour se loger, au détriment de leurs autres besoins essentiels. L’organisme déplore que l’offre actuelle de logements locatifs ne permette pas de répondre à leurs besoins, soit parce que les loyers y sont trop élevés, ou parce qu’ils sont trop petits pour les familles, non adaptés aux personnes en situation de handicap, ou encore parce qu’ils sont vétustes, voire insalubres. « Pour ces ménages, il faudrait d’autres logements sociaux, mais il en manque cruellement », indique Céline Magontier, porte-parole des comités logement. Elle précise que plus de 24 000 ménages sont inscrits sur la liste d’attente de l’Office municipal d’habitation de Montréal pour un HLM, et que plusieurs milliers d’autres attendent pour une coopérative d’habitation ou un logement sans but lucratif.

Malgré des déclarations publiques répétées du maire et de son équipe, assurant que pour eux, les problèmes de logement sont une priorité, les membres du FRAPRU estiment que le bilan de cette administration est décevant. Ils déplorent notamment qu’il soit toujours extrêmement long et compliqué de développer des projets de logements sociaux. « On sait qu’il y a un manque de financement de la part des gouvernements supérieurs, mais on n’entend pas l’équipe Coderre réclamer des réinvestissements de leur part pour mener les projets coopératifs et sans but lucratif à terme », précise madame Magontier. Les groupes rappellent d’ailleurs qu’il est difficile de trouver des sites non contaminés, à un prix raisonnable, notamment dans les anciens quartiers ouvriers. « La construction frénétique de condos au cours des dernières années a fait monter le prix de l’immobilier », indique Éric Michaud, aussi porte-parole des comités logements de Montréal.

Le FRAPRU et les comités logement demandent au candidat Denis Coderre de s’engager, s’il est réélu, à faire pression activement sur Québec et Ottawa, afin qu’ils financent davantage le logement social et à doter la Ville de Montréal d’une réserve immobilière pour des futurs projets de logement social. Selon eux, ce sont ces conditions qui permettront à la prochaine administration municipale de faire face aux problèmes grandissant d’insalubrité, d’éviction de logement parce que les loyers sont trop chers, de déportation des ménages locataires les plus vulnérables hors de leur quartier, loin de leurs réseaux d’entraide familiale et communautaire, et au manque de logements adaptés.

Selon le FRAPRU, l’instant est crucial pour prendre de tels engagements. « Le gouvernement fédéral va présenter cet automne la première Stratégie canadienne sur le logement et le gouvernement Couillard, en plus de disposer de surplus substantiels qui pourraient permettre de financer le logement social, est à la veille de produire le dernier budget avant le déclenchement des prochaines élections générales », explique madame Magontier.

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