Dernier budget Morneau avant les élections: Les libéraux n’auront finalement pas livré la marchandise en matière de logement social

Montréal, le 19 mars 2019 Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) est amèrement déçu que le ministre des Finances, Bill Morneau, et le premier ministre, Justin Trudeau, n’aient dédié aucune somme au financement du logement social dans leur dernier budget avant les élections. Alors que plusieurs villes québécoises se dirigent vers une pénurie de logements locatifs et que le nombre de ménages locataires mal-logés se comptent par centaines de milliers, le FRAPRU considère que le gouvernement Trudeau a manqué l’occasion de contribuer à redresser la situation. « C’était le budget de la dernière chance et il n’a pas du tout été à la hauteur des besoins et des objectifs ambitieux énoncés dans la Stratégie nationale sur le logement, lancée il y a 18 mois par les Libéraux », commente Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU.

« Le gouvernement Trudeau a beau avoir adopté une Stratégie sur le logement, celle-ci ne fait pas sens si elle ne finance pas des mesures destinées aux ménages ayant des besoins impérieux de logement », explique Véronique Laflamme. Or, le gouvernement Trudeau confirme dans son budget que l’essentiel des sommes ne seront utilisées qu’après les élections fédérales de 2019, qu’elles vont soutenir les développeurs de logements privés et les gens qui peuvent prétendre à l’accession à la propriété privée. Comme il le craignait au départ, le FRAPRU trouve déplorable que le gouvernement Trudeau se soit contenté de faire du saupoudrage dans une multitude d’initiatives plutôt que de lancer un vaste programme de développement de milliers de nouveaux logements hors marché, véritablement abordables pour les ménages à faible et à modeste revenus.

« La seule nouvelle mesure annoncée aujourd’hui est l’élargissement de l’Initiative de financement de la construction de logements locatifs dans laquelle 10 milliards $ de prêts à faible taux d’intérêt sont ajoutés en 9 ans, dont 18 millions $ cette année », explique Véronique Laflamme. « En fonction des critères de cette initiative, ça ne vise pas les ménages les plus vulnérables », dénonce-t-elle.

Le FRAPRU s’inquiète également de l’absence d’investissements supplémentaires pour maintenir le parc de logements sociaux existants en bon état, alors que les besoins de rénovation demeurent criants, notamment à Montréal.

Alors que de nombreux groupes, dont le FRAPRU, exigent du gouvernement fédéral qu’il reconnaisse formellement le droit au logement, dans leur budget 2019, les Libéraux se résignent à adopter une nouvelle mesure législative qui dictera au gouvernement fédéral de maintenir une Stratégie nationale sur le logement et qui exigera la présentation de rapports réguliers au Parlement.

Le regroupement pour le droit au logement insiste sur le fait qu’Ottawa aurait eu les moyens de faire mieux. « Cette année, le fédéral a choisi de radier une dette de 2,6 milliards $ de Chrysler, cet argent aurait pu servir à financer 25 000 logements sociaux !», s’indigne Véronique Laflamme.  Même s’il salue les fonds supplémentaires consacrés pour lutter contre l’évasion fiscale, notamment en immobilier, le FRAPRU est déçu de la timidité des mesures fiscales qui permettraient à Ottawa de se donner les moyens de ses ambitions.

Pour réaliser l’engagement pris dans Stratégie canadienne sur le logement auprès des ménages mal-logés, le FRAPRU demandait à Ottawa d’investir 2 milliards $ dès cette année dans le développement du logement social.

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Pour plus d’informations
Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU
Cellulaire : 418-956-3403