Nouveaux pouvoirs de la métropole : Le FRAPRU exige une réserve de sites pour le logement social

Montréal, le 17 juin 2017 – Alors que le maire Coderre vient de promettre que le logement sera une priorité de la toute première politique de développement social de la Ville, les groupes membres montréalais du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) s’impatientent. Rassemblés devant la résidence du maire, dans l’arrondissement Montréal-Nord, ils le pressent de s’engager à constituer sans plus tarder une réserve de bâtiments et de terrains pour de futurs projets de logements sociaux.

Alors que les besoins sont criants à Montréal, il est extrêmement long et difficile de développer des projets de logements sociaux s’inquiète le FRAPRU. Dans plusieurs quartiers, trouver un site non contaminé, à un prix raisonnable, est souvent l’un des facteurs qui retarde indûment la réalisation des projets de logements sociaux. Selon les groupes, Montréal doit prendre de l’avance dans tous les quartiers, en mettant des propriétés à l’abri de la spéculation et en constituant une réserve immobilière dédiée au logement social. Le regroupement rappelle que, à Montréal, 102 480 ménages locataires consacrent plus de la moitié de leur revenu pour se loger, dont 53 000 sont à haut risque de se retrouver sans domicile, puisqu’ils en engloutissent plus de 80%. Près de 24 000 ménages sont par ailleurs sur la liste d’attente pour un HLM de l’Office municipal d’habitation de Montréal, sans compter tous ceux en attente d’une coopérative ou d’un OSBL d’habitation.

Les groupes logement demandent que le prochain programme triennal d’immobilisations (PTI) de la Ville contienne des annonces ambitieuses. « Le prix de l’immobilier monte à Montréal; les promoteurs de condominiums et de logements locatifs de luxe font une dure concurrence au logement social », souligne Céline Magontier, responsable des dossiers montréalais au FRAPRU. Le regroupement réclame plus précisément que la Ville destine tous les sites lui appartenant déjà à des projets de logements sociaux et d’équipements collectifs et communautaires, tels que des centre pour la petite enfance. Ils demandent également que l’administration Coderre achète à ces mêmes fins des sites publics excédentaires, de même que des sites privés mis en vente, et qu’elle utilise les 3 millions $ qu’elle a réservé pour cela dans son PTI.

Bien qu’ils ne changeront pas grand chose pour les ménages mal-logés, les nouveaux pouvoirs qui seront octroyés à la Ville par la nouvelle Loi augmentant l’autonomie et les pouvoirs de la Ville de Montréal, métropole du Québec (PL 121), faciliteront la mise en place d’une telle réserve. Montréal détient maintenant un pouvoir de péremption permettant l’acquisition prioritaire de terrains et de bâtiments. « Il ne manque donc maintenant que la volonté politique pour mettre en place une telle réserve foncière pour du logement social », affirme Céline Magontier.

Depuis mars 2016, les groupes montréalais du FRAPRU mènent la campagne À Montréal, le logement social, c’est vital! revendiquant cette réserve immobilière. Plusieurs actions interpelant le maire ont déjà eu lieu et plus de 120 organismes de divers milieux ont signé une déclaration d’appui. « Malgré toutes nos démarches, nos revendications pour faciliter le développement de logements sociaux dans tous les quartiers où il y a des besoins continuent d’être ignorées », affirme Marie-Ève Lemire, organisatrice communautaire au Comité logement Montréal-Nord et porte-parole des groupes montréalais du FRAPRU. « À quelques mois des élections municipales, il est temps que le maire Coderre prenne des engagements concrets en matière de logement social et annonce les objectifs qu’il fixe pour en faire réellement une priorité », conclue-t-elle.

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