Le FRAPRU et le RCLALQ dénoncent la spéculation immobilière à Montréal



Montréal, le 28 mars 2018 – Alors que se tient le Sommet immobilier de Montréal, près d’une trentaine de militantes et de militants occupent le hall d’accueil du 5e étage du Palais des congrès. Cette action, organisée par les groupes montréalais du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) et du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), vise à dénoncer le rôle des promoteurs immobiliers dans le déni du droit au logement de trop de ménages montréalais.

Selon les deux organismes, les problèmes de logement à Montréal sont alarmants. Plus du tiers des ménages vit sous le seuil de pauvreté et 86 980 ménages locataires consacrent plus de la moitié de leur revenu pour se loger, au détriment de leurs autres besoins essentiels. Le FRAPRU et le RCLALQ déplorent que l’offre actuelle de logements locatifs ne permette pas de répondre à leurs besoins, entre autres parce que les loyers y sont trop élevés. « Pour ces ménages, il faudrait des logements sociaux, mais il en manque cruellement », indique Céline Magontier, porte-parole du FRAPRU. Elle précise que près de 24 000 ménages sont inscrits sur la liste d’attente de l’Office municipal d’habitation de Montréal pour un HLM, souvent depuis plusieurs années, sans compter tous ceux qui attendent pour un logement en coopérative ou en OSBL d’habitation.

Les deux organismes affirment que la spéculation a un impact direct sur la hausse des prix des loyers. Alors qu’entre 2001 et 2016 les loyers ont augmenté de plus de 50%; durant la même période, le revenu médian des ménages locataires montréalais n’a augmenté que de 42%. « L’augmentation des valeurs foncières, surtout dans les quartiers centraux de Montréal, participe à une hausse des loyers bien au delà de l’inflation, surtout en l’absence d’un mécanisme de contrôle des loyers », explique Marjolaine Deneault, porte-parole du RCLALQ. De plus, selon elle, « c’est un non sens qu’il y ait eu 1,3 fois plus de condos que de logements locatifs mis en chantier en 2017, alors que deux tiers des ménages montréalais sont locataires ».

Les comités logements montréalais du RCLALQ et du FRAPRU demandent à l’administration Plante de faire pression sur le gouvernement du Québec afin qu’il renforce son contrôle des loyers et qu’il finance les logements sociaux à la hauteur des besoins. D’ailleurs le budget déposé hier par le ministre des Finances reste insuffisant.

– 30 –