Itinérance : une politique qui devra avoir des suites

Montréal, le 27 février 2014 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain salue la présentation par le gouvernement québécois de sa première Politique nationale de lutte à l’itinérance, en avertissant qu’elle doit être plus qu’une coquille vide et que, pour ce faire, elle doit être rapidement suivie d’un plan d’action ambitieux. Le FRAPRU interpelle tous les partis en lice aux élections générales, en leur demandant de prendre des engagements clairs et chiffrés à ce sujet.

Selon François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, « l’adoption d’une politique gouvernementale en itinérance constitue la reconnaissance de la gravité et de l’urgence de la problématique, ainsi que de la nécessité d’une action concertée et cohérente permettant d’y faire face plus adéquatement que par le passé». Le FRAPRU considère cette adoption comme une victoire pour le Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec, ses membres et ses groupes alliés. Il se dit confiant que la politique sera basée sur le respect des droits des personnes et des familles sans abri, dont ceux au logement, au revenu, à la sécurité, à l’égalité, à la santé, à l’éducation, à la justice et à l’espace public.

Le FRAPRU réclame qu’un plan d’action soit élaboré peu après l’élection du prochain gouvernement et que le budget du printemps 2014 prévoit les investissements nécessaires à cette fin.

Sur l’enjeu du logement, l’organisme réclame que le gouvernement aille bien au-delà des 500 logements sociaux pour personnes itinérantes prévus dans le budget électoral présenté le 20 février par le ministre des Finances Nicolas Marceau. François Saillant considère que « compte tenu de l’importance du problème, il faut un plan d’investissement sur plusieurs années, doté d’un nombre suffisant de logements pour avoir un impact réel à Montréal, Québec et Gatineau, où sont davantage concentrés les problèmes, mais aussi partout où ces problèmes existent ailleurs au Québec ».

Le FRAPRU demande également aux différents partis de s’engager à assurer aux personnes itinérantes ou à risque de le devenir un revenu leur permettant de subvenir à tous leurs besoins. Il souligne que, selon une enquête récente de Statistiques Canada, 27 % des personnes seules locataires consacrent plus de la moitié de leur revenu pour se loger au Québec, ce pourcentage montant à 85 % chez les personnes dont le revenu est de moins de 10 000 $ par an, ce qui est le cas de toutes celles à l’aide sociale.

Le FRAPRU considère comme «  très nettement insuffisante » la bonification de 20 $ par mois accordée, depuis le 1er février dernier, à une partie des personnes seules à l’aide sociale. « On ne peut pas parler de respect du droit à un revenu suffisant quand le gouvernement admet lui-même qu’en 2017, alors que cette bonification atteindra 50 $ par mois, les personnes seules à l’aide sociale ne recevront toujours que 52,5 % de ce qui leur est indispensable pour vivre », s’exclame François Saillant.