La fin des subventions fédérales dans les logements sociaux, ça concerne tout le monde!

Le 1er janvier prochain, cela fera 20 ans que le fédéral a arrêté le financement à long terme de nouveaux logements sociaux. Jusqu’ici, il a toutefois continué de verser des subventions pour les logements sociaux dont la réalisation avait été annoncée avant ce moment, notamment sous forme d’aide financière aux locataires à plus faible revenu. Cependant, ce financement a commencé à se terminer dans une minorité de ces logements et ils seront de plus en plus nombreux à être affectés, dès les prochaines années. À terme, quelque 127 000 logements seront touchés au Québec seulement. Cela représente 85 % du parc de logement social.

Le 11 mai dernier, 800 personnes ont manifesté dans les rues de Québec pour réclamer le maintien des subventions fédérales (photo : Véronique Laflamme).

Dans les coopératives et les logements sans but lucratif financés directement par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), des ménages à faible revenu se retrouveront à payer jusqu’à 200 $ ou même 300 $ par mois de plus qu’ils ne le font présentement  ! Les logements seront du même coup moins accessibles financièrement pour les ménages qui voudraient y accéder dans l’avenir.

Dans le cas des HLM et de tous les autres logements sociaux bénéficiant d’un supplément au loyer leur permettant de payer 25 % de leur revenu en loyer, peu sont déjà arrivés à la fin de leur hypothèque et de leur entente de financement avec Ottawa. C’est à partir de 2015 que leur nombre augmentera plus rapidement. Selon la ­Société d’habitation du Québec (SHQ), au début, cela n’aura pas d’impact, puisqu’elle a décidé d’assumer la part fédérale à même son propre budget. Mais la Société convient que cela ne pourra pas durer éternellement et que dès 2017, le nombre de logements concernés et la contribution fédérale manquante seront devenus tellement importants qu’il faudra trouver des sources de financement alternatives. Plusieurs pensent que le Québec choisira alors d’augmenter les loyers des locataires.

Jusqu’à présent, le gouvernement canadien refuse de reconsidérer la prolongation de ses subventions à long terme. Il reporte sur les épaules des autres locataires et-ou sur les autres paliers de gouvernement tout le poids de l’aide aux ménages à faible revenu.

Pour rappeler à Ottawa ses responsabilités et son engagement en faveur du droit au logement, le FRAPRU veut augmenter le rapport de force en mobilisant les gens qui habitent déjà dans les logements subventionnés, mais aussi ceux qui sont en attente de tels logements. Cet automne, des rencontres d’information auront lieu dans les différentes villes pour rejoindre les personnes concernées et des actions seront organisées pour interpeler le gouvernement avant son prochain budget. Il y aura aussi une grande manifestation nationale le mercredi 27 novembre, à Ottawa  ; du transport gratuit est prévu à partir de plusieurs villes. Pour en savoir plus long, on peut contacter son comité logement local ou consulter les sites <www.frapru.qc.ca> et <www.defendonsnoslogements.ca>.