Souper spaghetti devant l’hôtel de ville de Montréal: Le FRAPRU réclame des budgets pour l’achat de terrains pour le logement social

IMG_6679Montréal, le 16 juin 2014 — Reprenant une tradition chère au maire Coderre, les comités logement de Montréal membres du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) ont organisé un souper spaghetti devant l’hôtel de ville pendant que les éluEs étaient réunies en conseil. Ils réclament de l’administration municipale une politique d’achat et de réservation de sites spécifiquement dédiés au logement social.

La centaine de personnes qui ont répondu à l’appel des groupes ont dénoncé le manque de logements sociaux à Montréal et la lenteur avec laquelle ceux-ci sont réalisés. Ils s’en sont pris à la Ville et aux arrondissements qui accommodent les promoteurs et les propriétaires immobiliers, en leur accordant les dérogations de zonage nécessaire pour construire leurs projets de condos, mais qui laissent les populations vulnérables de Montréal à la merci de la « gentrification » qui mine particulièrement le parc locatif des quartiers centraux.

InstalléEs sur la Place Vauquelin, les convives ont rappelé que 2/3 des ménages montréalais sont locataires, qu’en moyenne, leur revenu est de moins de 35 000 $ par année et que 40,3 % d’entre eux doivent consacrer plus de 30 % de leur revenu pour se loger. Selon eux, si les coopératives et les OBNL d’habitation avaient accès à des sites réservés, à l’abri de la spéculation immobilière, ils pourraient construire leurs logements plus rapidement et ainsi répondre aux besoins des ménages à faible et à modeste revenu de la métropole.

Le FRAPRU et ses membres dénoncent également la trop faible construction de logements locatifs. Dans son dernier rapport, la Société canadienne d’hypothèque et de logement indiquait qu’à peine 89 logements locatifs ont été mis en chantier entre janvier et avril 2014, contre 1916 condos. Selon la porte-parole du FRAPRU, Marie-José Corriveau, « si la tendance se maintient, Montréal pourrait connaître à nouveau une pénurie de logements locatifs ». De fait, la SCHL révélait la semaine dernière que dans la région métropolitaine, le taux d’inoccupation de cde type de logements est retombé à 2,7 % ce printemps et à 2,1 %, dans le cas des logements familiaux de trois chambres à coucher et plus.

« La rareté des logements a des effets graves et durables sur les locataires à faible et à modeste revenus », a pour sa part insisté Valérie Simard, organisatrice au POPIR-Comité Logement, un des groupes organisateur de l’action. « On l’a vu depuis le début des années 2000; les locataires subissent des augmentations abusives de loyer, de la discrimination au moment de la recherche d’un logement, surtout les familles immigrantes; ça mène inévitablement à une augmentation du problème de surpopulation dans les logements, du nombre de sans-logis et à une aggravation de l’itinérance », a-t-elle ajouté.
Les comités logement sont appuyés dans leur revendication par la Coalition montréalaise des tables de quartier, qui a fait paraître une lettre dans les journaux ce matin et pour qui « (la) construction de nouveaux logements sociaux et communautaires est (…) essentielle afin de garantir le droit au logement pour tous ». La Coalition réclame donc elle aussi que « la Ville de Montréal (procède) à des réserves de terrains et de bâtiments afin de permettre la réalisation de nouveaux logements sociaux et de projets communautaires et collectifs ».

Après le souper spaghetti, des déléguéEs de l’organisme allaient questionner le maire Coderre sur ce qu’il entend faire pour faciliter l’accès aux sites pour les projets coopératifs et sans but lucratif et pour accélérer la construction de logements sociaux. La délégation du FRAPRU qui rencontrera le responsable de l’Habitation à la Ville, Russel Copeman, au début du mois de juillet, compte aussi obtenir des engagements en ce sens dans le prochain budget de Montréal.

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