Le minimum en logement social

Les 3 000 nouvelles unités de logement social annoncées dans le budget pour le programme AccèsLogis pourraient être accueillies avec soulagement, dans un contexte de promesses non tenues et de coupures dans plusieurs postes budgétaires.

Ces 3 000 unités ne sont toutefois que le strict minimum promis par le Parti québécois, lors des dernières élections. Avec tout ce qui a été entendu lors des audiences de la Commission populaire itinérante sur le droit au logement, on peut aisément conclure qu’elles auront bien peu d’impact sur le mal-logement au Québec. Les gouvernements considérant eux-mêmes que 261 000 ménages locataires ont des besoins impérieux en logement, il faudrait 87 ans à un tel rythme pour répondre aux besoins… actuels. Le FRAPRU n’exagère pas quand il réclame 50 000 logements sociaux en cinq ans, dont un nouveau programme permettant la construction de HLM pour les 37 507 ménages qui, au 31 décembre 2011, étaient sur une liste d’attente d’un Office municipal d’habitation (OMH).

On peut tout de même se réjouir du retour de la subvention facilitant le développement de logements sociaux dans les régions dites «  éloignées  » où les coûts de construction sont plus élevés. On doit également saluer l’indexation des paramètres du programme afin de tenir compte de la croissance continue des prix pour acquérir un terrain ou pour payer la construction.

Il est cependant déplorable que le gouvernement péquiste ait oublié son engagement d’ajouter des logements dans le territoire inuit du Nunavik aux prises avec des problèmes dramatiques de surpeuplement et de détérioration des habitats. On peut aussi se demander pourquoi il n’a prévu aucun budget pour la politique globale de lutte contre l’itinérance qu’il s’est pourtant engagé à mettre en œuvre. Est-ce le présage d’une coquille vide  ?