Les groupes en défense collective des droits réclament 40 millions $ de plus

Le 8 décembre, des dizaines de personnes, dont plusieurs membres du FRAPRU, ont chahuté avec des sifflets et des casseroles devant le bureau du ministre des Finances, à Montréal. Elles réclament 40 millions $ de plus dans le prochain budget Leitão, pour les organismes en défense collective des droits.

Organisée par le Regroupement des organismes de défense collective des droits (RODCD), la manifestation vise à protester contre la faiblesse des subventions versées actuellement par Québec à quelque 325 organismes qui ont pour principale mission de regrouper et de défendre les personnes et les collectivités dont les droits humains sont bafoués. « Les subventions aux groupes en défense collective des droits n’ont pas été augmentées, ni même indexées, depuis 1996 », précise Caroline Toupin, porte-parole du Regroupement.

D’autres actions du même genre ont également lieu aujourd’hui à Québec, Gatineau, Chicoutimi et Laval, demain en Estrie et mercredi à Rouyn-Noranda. Des sorties publiques et des campagnes de visibilité pour dénoncer l’impact des mesures d’austérité sur les droits humains sont également prévues en Mauricie, Montérégie, Centre du Québec, Lanaudière, Côte-Nord, Gaspésie et Bas-Saint-Laurent.

Selon le RODCD, les groupes de leur réseau, subventionnés via le Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales (SACAIS), doivent se contenter de 17,4 millions $, soit 53 740 $ par année, en moyenne, par organisme, ce qui représente à peine 44 % de ce que Québec verse annuellement à l’ensemble des groupes communautaires. Sans compter la trentaine de groupes en DCD qui sont toujours en attente de financement du SACAIS, parfois depuis plusieurs années. Pour réaliser leur mission et développer leurs compétences, ils ont besoin de 40 millions $ de plus.

Le RODCD rappelle que les groupes en défense collective des droits interviennent tant en matière de droits sociaux, économiques et culturels (comme la santé, l’éducation, le logement ou un revenu suffisant), que de droits civils et politiques (comme le droit de vote ou à la justice). Quand il le faut, ils interpellent les gouvernements et les entreprises; ils regroupent les personnes discriminées ou trompées pour agir ensemble, afin d’obtenir réparation et des modifications aux Lois et aux politiques. Ils participent activement à la lutte contre la pauvreté, de même qu’à la construction d’une société démocratique, inclusive et plus juste. « L’action de tous ces groupes est indispensable », souligne Jean-Yves Joannette, porte-parole des groupes en DCD de Montréal, « surtout dans une période d’austérité et de compressions dans les programmes et les services sociaux, comme celle que nous traversons ».

S’il n’obtient ce dont les groupes ont tant besoin, le RODCD promet d’autres interventions, plus dérangeantes, celles-là, dès l’hiver 2015, avant l’adoption du budget du gouvernement Couillard. Nous en serons!