Logement locatif : un répit qui n’efface pas les dommages causés depuis le début des années 2000

Logement H.M. (AQ)Montréal, le 16 décembre 2015 – « L’offre générale d’appartements continue de s’améliorer, mais pas celle de logements abordables, réellement accessibles financièrement aux locataires à faible et modeste revenus. Le coût moyen du logement est beaucoup plus élevé maintenant qu’il ne l’était avant la crise du début des années 2000 ». C’est l’analyse que François Saillant, coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain, tire du Rapport sur le marché locatif, publié ce matin par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Le FRAPRU constate que le taux général de logements inoccupés est à son plus haut niveau depuis 1998 à l’échelle du Québec et dans la plupart des six régions métropolitaines de recensement. Il précise cependant que l’offre d’appartements se fait plus rare du côté des appartements familiaux. C’est particulièrement le cas en Abitibi où le taux d’inoccupation des logements de trois chambres à coucher et plus est de 0,9 % à Val-d’Or, 1,9 % à Rouyn-Noranda et 2,1 % à Amos.

À Montréal, le taux n’est toujours que de 3,0 % dans les logements de trois chambres à coucher et plus. Il est particulièrement bas dans certains secteurs comme Rosemont-Petite-Patrie (0,1 %), Ahuntsic-Cartierville (0,3 %), Anjou-Saint-Léonard (0,5 %), Villeray-Saint-Michel-Parc Extension (0,6 %) et La Salle (0,8 %).

L’organisme admet que la situation générale du marché contribue à ralentir la hausse du coût du logement, ce qui peut accorder un certain répit aux locataires. Entre octobre 2014 et octobre 2015, l’augmentation des loyers a été de 1,6 % dans les logements déjà existants du Québec, ce qui est beaucoup plus bas qu’il y a quelques années.

François Saillant considère cependant que le mal a déjà été causé: « De 1999 à 2015, le coût moyen des appartements de deux chambres à coucher a augmenté de 48 % au Québec, alors que l’Indice des prix à la consommation (IPC) ne s’accroissait que de 35 %. Il faut maintenant payer 727 $ par mois pour un appartement qui se louait 491 $ en 1999. La hausse a été encore plus élevée dans la région de Québec où elle a atteint 54 % et dans celle de Montréal où elle a été de 50 %. Or, il s’agit des régions métropolitaines qui comptent le plus grand nombre de locataires ».

La location de condos

Le FRAPRU remarque que l’offre d’unités de condominiums en location a continué de s’accroître pour atteindre 24 319 dans la région de Montréal et 3512 dans celle de Québec. Il considère que ce phénomène y est pour beaucoup dans l’amélioration de l’offre de logements locatifs. Le coût des condominiums en location est cependant beaucoup élevé que dans les autres logements, puisqu’il est en moyenne de 1140 $ pour un logement de deux chambres à coucher à Montréal et de 1065 $ à Québec.

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