Campagne électorale fédérale: Le FRAPRU et les organismes de Pointe-Saint-Charles manifestent pour le logement social

Montréal, le 15 septembre  2019 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), compte bien profiter des prochaines semaines pour rappeler aux partis en lice aux élections fédérales leurs responsabilités envers les ménages locataires mal-logés et réclamer des engagements ambitieux pour le logement social. Le regroupement démarre la campagne électorale par une manifestation de près de 200 personnes, organisée conjointement avec le Regroupement Information Logement (RIL) de Pointe Saint-Charles et l’appui d’Action-Gardien, la Corporation de développement communautaire (CDC) du quartier. Rappelant que plusieurs grandes villes au Québec et au Canada font face à une pénurie de logements locatifs sans précédent depuis le début du millénaire, les groupes demandent notamment que le terrain fédéral du bassin Peel serve à réaliser du logement social et des équipements collectifs pour la communauté locale et les besoins montréalais.

« Les besoins en logements sociaux sont criants partout », déplore Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Selon son organisme, le logement privé que la Stratégie nationale sur le logement finance donne des loyers hors de prix, qui ne correspondent en rien à la capacité de payer de la plupart des ménages locataires, à plus forte raison s’ils sont mal-logés, à faible ou à modeste revenu. Le regroupement rappelle d’ailleurs que selon le dernier recensement, le Canada compte 1,12 million de ménages locataires canadiens ayant des besoins impérieux de logement, dont 100 000 à Montréal. « Ça c’est sans compter l’état lamentable de nombreux logements sociaux déjà bâtis, qui ont été négligés pendant des décennies par les gouvernements successifs et qui risquent de disparaître s’il n’y a pas de changement de cap de la part d’Ottawa », insiste-t-elle.

Selon le FRAPRU, pour aider le Québec à faire face à la crise qui s’enracine, le futur gouvernement fédéral ne doit plus laisser le marché privé imposer sa loi; il doit soutenir généreusement les milieux qui veulent développer des logements coopératifs et sans but lucratif. Le regroupement demande plus précisément aux partis politiques fédéraux de s’engager à investir au moins 2 milliards $ par année dans la réalisation de nouveaux logements sociaux et de garantir tous les fonds nécessaires pour maintenir ou remettre en état ceux déjà construits. « Ottawa doit aussi garantir à long terme l’accessibilité financière de ces logements sociaux, tant pour les ménages pauvres qui y habitent déjà, que pour ceux qui en auront besoin dans l’avenir », précise Véronique Laflamme.

Les terrains du fédéral doivent servir à du logement social

Selon les groupes, un élément positif de la stratégie canadienne adoptée par le gouvernement sortant est qu’elle prévoit rendre disponibles les sites fédéraux excédentaires pour qu’ils puissent « contribuer directement à la création de nouveaux logements abordables et sociaux ». Cependant, aucun site fédéral n’a encore été réservé à cette fin au Québec. Celui du bassin Peel, à Pointe Saint-Charles, qui appartient actuellement à la Société immobilière du Canada (SIC), est convoité par des promoteurs immobiliers qui veulent y construire un stade de baseball hypothétique accompagné de tours qui abriteraient des milliers de condos, des bureaux et un hôtel luxueux.

Cela préoccupe grandement les groupes communautaires. À la Pointe, on compte 1520 ménages locataires qui consacrent plus de la norme de 30% de leur revenu au loyer. Ils n’ont que 18 315 $ par an pour assumer l’ensemble de leurs dépenses », indique Sébastien Laliberté, organisateur communautaire au RIL.  « Ils subissent déjà durement les hausses de loyer dues à la spéculation immobilière qui mine Le Sud-Ouest », s’inquiète-t-il, rappelant que le taux d’inoccupation des logements locatifs n’y est que de 1,1%, soit en dessous de la moyenne montréalaise.  Les groupes s’attendent d’ailleurs à une aggravation de la situation au cours des prochaines années.

Le FRAPRU et les groupes du quartier interpellent donc vivement les candidates et les candidats des comtés montréalais afin qu’ils s’engagent à réserver le terrain du bassin Peel pour de futurs projets de logements sociaux. « Dans un contexte de pénurie de logements et de spéculation immobilière, les terrains publics restants doivent absolument servir à répondre aux besoins des ménages mal-logés et non pas être cédés au bénéfice d’un développement immobilier qui profite avant tout aux promoteurs immobiliers ! », fait valoir Véronique Laflamme.

Le FRAPRU promet par ailleurs de suivre les chefFEs à la trace pour obtenir des engagements électoraux conséquents d’ici le 21 octobre 2019 et il publiera, comme il le fait depuis plusieurs années, un bulletin de fin de campagne.

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Pour informations ou demandes d’entrevues :

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, bureau : 514 522-1010, cell. : 418-956-3403

Sébastien Laliberté, RIL de Pointe-Saint-Charles : bureau : 514 932-7742 poste 234; cell. : 514 742-3127

@FRAPRU