La grande marche pour le droit au logement arrive à Trois-Rivières et s’inquiète du sort des personnes aînées

Trois-Rivières, le 22 septembre 2018 – C’est aux portes de Trois-Rivières que la grande marche De villes en villages pour le droit au logement organisée par le FRAPRU franchira le 400e des 550 kilomètres de son périple entre les deux capitales.

La grande marche, à laquelle participent aujourd’hui une quarantaine de personnes vise à réclamer des engagements ambitieux de la part des gouvernements afin qu’ils mettent un terme aux graves problèmes de logement qui perdurent dans les différentes régions du Québec, comme en Mauricie où les besoins sont urgents selon le Comité logement Trois-Rivières, activement impliqué dans la grande marche : « Selon les données du Recensement de 2016, en Mauricie, 6440 ménages locataires vivant dans un logement trop cher, en mauvais état ou trop petit ont des besoins impérieux de logement, c’est le cas de 3865 ménages locataires de Trois-Rivières », explique Diane Vermette, coordonnatrice du groupe.

Les personnes aînées : parmi les plus mal logées

La journée du 22 septembre est consacrée aux difficultés rencontrées par les personnes aînées dans l’accès au logement.   Ces ménages restent parmi les plus mal logés du Québec.  Leur revenu médian est inférieur à ceux des plus jeunes et, dans toutes les RMR, les ménages locataires âgés de 65 ans et plus sont plus nombreuses à consacrer plus de 30% de leur revenu pour se loger.  Dans la RMR de Trois-Rivières, la situation est particulièrement grave:  65% de ces ménages consacrent plus que la norme de 30% au loyer; c’est également l’une des deux RMR du Québec où le pourcentage de ménages composés de personnes âgées est le plus élevé.

« Les personnes aînées qui souhaitent vieillir dans leur communauté doivent composer avec des logements dont le coût augmente constamment et qui ne sont pas adaptés à leurs besoins » s’inquiète Mariette Gélinas, présidente du de l’AQDR de Trois-Rivières dont plusieurs membres marcheront les 6 km séparant le Parc Laviolette du Parc Champlain, aux côtés de marcheurs et marcheuses de différentes régions dont des personnes retraitées qui marchent depuis plusieurs jours. D’autres associations de personnes retraitées dont l’AREQ, qui ont également appuyé la grande marche seront également représentées. L’AQDR nationale, qui a également appuyé la marche revendique elle aussi plus de logements sociaux pour les personnes aînées et une augmentation du montant maximal mensuel du programme Allocation-logement.

Des besoins qui nécessitent une réponse urgente

« Ce sont des gens qui devraient avoir accès dès maintenant à un logement convenable, à un coût qu’ils peuvent payer sans se ruiner, mais il n’y en a pratiquement pas », s’indigne Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU.  Selon le regroupement, le logement social sous ses différentes formes (coopérative, OSBL ou HLM) est la seule solution durable aux problèmes des locataires à faibles et modestes revenus, car il assure des loyers respectant leur capacité de payer et une sécurité d’occupation. « Malgré les besoins urgents, les fonds en provenance de Québec et d’Ottawa ne permettent de financer que 3000 nouveaux logements sociaux par année » souligne la porte-parole du FRAPRU. « Non seulement ce nombre est insuffisant, mais la lenteur du gouvernement à réagir aux difficultés rencontrées dans leur réalisation fait en sorte que 693 unités ont réellement été livrées pour tout le Québec l’an dernier » s’inquiète-t-elle en précisant que aucun nouveau logement social n’avait vu le jour en Mauricie durant cette période.

Le regroupement se désole que, malgré tous ses efforts et l’ampleur des appuis recueillis par les marcheurs et marcheuses dans les différentes régions traversées, les principaux partis politiques aspirant à gouverner le Québec aient à ce jour des engagements nettement insuffisants. Il s’inquiète de la réponse reçue de la Coalition Avenir Québec qui ne s’engage pas à en financer de nouveaux durant son mandat.

Même si les besoins sont grands, le FRAPRU et le Comité logement Trois-Rivières assurent qu’il ne manque que la volonté politique pour y répondre. « Les planètes sont alignées : le fédéral annonce des investissements dans le logement comme on n’en a pas vu depuis plus d’une décennie, Québec engrange des surplus budgétaires importants et pourrait aller chercher plusieurs milliards $ supplémentaires en revoyant la fiscalité », conclut Véronique Laflamme.  De villes en villages revendique 50 000 nouveaux logements sociaux en 5 ans et l’amélioration du programme AccèsLogis.

Demain, les marcheurs et marcheuses poursuivront la traversée de Trois-Rivières pour se rendre à Champlain. Un rassemblement se tiendra juste avant leur départ, à 9h30, dans la cour de Comsep. Ils et elles arriveront à Québec le 29 septembre où se tiendra une grande manifestation de clôture. La RMR de Trois-Rivières étant celle où le revenu médian des ménages locataires est le plus bas, la journée sera consacrée à la lutte à la pauvreté.

Le calendrier complet de la marche est disponible au lien suivant.

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Pour informations ou demandes d’entrevues :
Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU : 418-956-3403
Diane Vermette, Comité logement Trois-Rivières 819 694-6976 cell. : 819 697-9731
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