Budget ou élection : plus de 400 membres du FRAPRU proposent de taxer les banques pour financer du logement social

Montréal, le 9 février 2014 –  Plus de 400 personnes marchent dans les rues de Montréal, cet après-midi, pour exiger que le prochain budget du gouvernement québécois annonce le financement de 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans, afin de répondre plus adéquatement aux problèmes grandissants de logement et d’itinérance. La manifestation est organisée par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et rassemble des personnes provenant de Québec, de l’Estrie, de la Mauricie, de la Montérégie, de l’Outaouais, de l’Abitibi-Témiscamingue et de Montréal.

À quelques semaines du budget ou du déclenchement d’élections générales au Québec, le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, affirme que « le gouvernement du Québec aurait les moyens de financer la réalisation de 50 000 nouveaux logements sociaux, s’il acceptait de mettre fin à des privilèges fiscaux qui ne profitent qu’aux mieux nantis et aux grandes entreprises ». Il propose notamment de réinstaurer la taxe sur le capital, abolie en 2011, dans le seul cas des banques et des autres institutions financières. Cette mesure, accompagnée d’un léger rehaussement du taux d’imposition de ces institutions, permettrait de dégager 600 millions $ de revenus additionnels par année. Ce serait suffisant pour faire passer le nombre de logements sociaux financés annuellement par le gouvernement québécois de 3000 à 10 000. Pour bien illustrer ce propos, la manifestation a prévu des arrêts devant des succursales des banques les plus lucratives afin d’y organiser des actions surprises.

Devant la perspective de déclenchement d’élections hâtives, possiblement avant le budget, Véronique Laflamme, organisatrice au FRAPRU, met, pour sa part, en garde les partis politiques contre la tentation de passer les problèmes de logement sous silence : «  Le FRAPRU ne permettra pas que les partis ferment délibérément les yeux sur les besoins des 480 000 ménages locataires québécois qui consacrent plus que la norme de 30 % de leur revenu en loyer, dont 228 000 ménages qui en engloutissent plus de la moitié au détriment de leurs autres besoins essentiels ».