Selon le FRAPRU, ce n’est pas l’argent qui manque à Montréal pour se doter d’une réserve de terrains et de bâtiments

bandeau-30novMontréal, le 30 novembre 2016 – C’est par une mise en scène empruntant le concept du jeu The Price is Right que les Comités logements montréalais, membres du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), ont démontré, l’après-midi même du budget de la Ville de Montréal, que celle-ci pourrait investir davantage qu’elle ne le fait présentement dans l’acquisition de sites à des fins de logement social. Pour ce faire, les comités ont mis en parallèle les minces 3 millions $ en trois ans actuellement prévus à cette fin et certains choix budgétaires douteux de l’administration Coderre, dont au moins 36,6 millions $ pour conserver le Grand Prix de la Formule 1 à Montréal, 3,8 millions $ pour un tunnel gonflable sur la rue Saint-Catherine et 3,4 millions $ pour 27 bancs de granit sur le Mont-Royal.

Les groupes se scandalisent que le Programme triennal d’immobilisations 2017-2019, présenté récemment par l’administration municipale, se soit contenté de conserver les 3 millions $ déjà prévus dans le plan antérieur pour l’acquisition de terrains à des fins de logement social. « Ce n’est pas avec un montant aussi minime que la Ville de Montréal se donne les moyens de freiner l’explosion du prix des terrains à Montréal, alors que celle-ci rend pourtant le développement de nouveaux projets de logements sociaux extrêmement difficile. La Ville aurait elle-même avantage à y investir davantage plutôt que d’injecter des millions de dollars dans des projets sans lendemain. En plus, ça aurait l’avantage de répondre à de véritables besoins», affirme François Saillant, coordonnateur du FRAPRU.

Les groupes rappellent à ce sujet que 25 000 ménages sont inscrits sur la liste d’attente de l’Office municipal d’habitation pour un HLM, que plusieurs milliers d’autres attendent pour une coopérative ou un logement sans but lucratif en habitation et que pas moins de 102 500 ménages locataires engloutissent plus de la moitié de leur revenu pour se loger, au détriment de leurs autres besoins essentiels. Pour ces ménages, le logement social est une solution à long terme qui améliore véritablement les conditions de vie des locataires à faible revenu.

En mars dernier, les Comités logement montréalais ont lancé la campagne À Montréal, le logement social c’est vital! Celle-ci revendique une véritable politique d’acquisition et de réservation de terrains et de bâtiments à des fins de logement social, ainsi que d’infrastructures collectives et communautaires. Elle réclame plus précisément les actions suivantes de la part de la municipalité:

  • Réserver 100 % des terrains appartenant déjà à la Ville pour le logement social et à des équipements collectifs et communautaires;
  • Acheter et mettre en réserve à ces mêmes fins les sites publics excédentaires de même que des sites privés mis en vente.

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