Campagne contre les violences sexuelles et le harcèlement vécus par les femmes dans leur logement

En avril 2016, un collectif d’organisations luttant pour le droit au logement et les droits des femmes, dont le FRAPRU, ont lancé une campagne contre les violences sexuelle vécues par les femmes dans le logement. Celle-ci est née à l’initiative du Centre d’éducation et d’action des femmes (CÉAF), à partir du constat que la réalité des femmes victimes de violences dans leur logement par leurs propriétaires, concierges, gestionnaires d’immeubles ou encore co-chambreurs est particulièrement invisibilisée, alors que ces actes se perpétuent dans des espaces privés. Ces violences peuvent prendre la forme d’entrées par effraction, de tentatives d’extorsion ou de chantage pour obtenir des rapports sexuels, du harcèlement, des menaces et des agressions sexuelles.  Ces femmes, souvent précarisées, n’ont pas les moyens de déménager et ne dénoncent pas tant la loi du silence que la pauvreté les contraignent à se taire, par peur de perdre leur logement.

La campagne vise à revendiquer :

  1. Que soit mis sur pied un comité interministériel sur la question de la violence envers les femmes dans le logement.  Ce comité sera composé de représentantEs de la campagne contre les violences faites aux femmes dans le logement, des ministères de la justice, de la sécurité publique, de l’habitation, de la santé et des services sociaux ainsi que du Secrétariat à la condition féminine.
  2. Que ce comité ait comme mandat de développer une politique permettant de favoriser la sécurité des femmes dans le logement, qui comprendrait entre autre:
    • une campagne publique médiatisée de sensibilisation sur le thème des violences sexuelles et du harcèlement fait aux femmes dans le logement;
    • l’amélioration du régime d’indemnisation de l’IVAC ;
    • l’intégration des enjeux du harcèlement et des violences vécus par femmes locataires  dans leur logement dans la formation des services de police en matière de violences sexuelles ;
    • une procédure simplifiée de demande d’anonymat à la Régie du logement pour les victimes de violences dans le logement.
  3. Que la liste des crimes à l’annexe de la loi sur l’indemnisation des victimes d’acte criminel soit abolie afin que le régime d’indemnisation soit applicable à toute victime d’une infraction contre la personne, dont les victimes de harcèlement et de menace.
  4. Que l’accès à l’IVAC soit facilité et que le régime soit mieux financé.
  5. Que les droits et les recours des femmes victimes de violence soient plus visibles, entre autres dans le formulaire de bail obligatoire.

À ce jour, depuis sa création, la campagne a :