Bilan du gouvernement péquiste en habitation: pas de quoi pavoiser

Même s’il n’a été au pouvoir que durant un an et demi, le bilan du gouvernement péquiste en habitation doit être considéré comme mince.

Le Parti québécois a respecté au minimum son engagement de « construire au moins 3000 logements sociaux par année pour loger nos familles ainsi que les personnes vulnérables et itinérantes». Le budget 2013–2014, le seul à avoir été adopté, comprenait 231 millions$ pour le financement de 3000 logements dans le programme AccèsLogis, mais pour un an seulement. Le gouvernement Ma- rois n’a, par contre, pas donné suite à son engagement de «construire des logements chez les communautés autochtones et inuites, particulièrement au Nunavik», se contentant de poursuivre les investissements déjà annoncés sous Jean Charest.

Sur l’enjeu crucial de la fin des subventions fédérales à 85 % des logements sociaux du Québec, le gouvernement s’est montré très peu actif. Seul point positif, il a adopté un décret confirmant la prolongation jusqu’en 2018 de plus de 1500 suppléments au loyer jusqu’ici financés majoritairement par Ottawa. La prolongation n’est toutefois valable que pour les locataires qui reçoivent déjà cette subvention, ce qui ne garantit pas le maintien à long ter- me de l’accessibilité financière des logements coopératifs et sans but lucratif concernés. Le gouvernement a par ailleurs confié à la Société d’habitation du Québec le mandat de «moderniser ses programmes d’habitation», ce qui n’a abouti à aucun résultat palpable.

L’absence
Aucun geste n’a été posé sur tous les autres enjeux, pourtant cruciaux pour les locataires: contrôle des loyers notamment par la mise sur pied du registre des loyers revendiqué de- puis des années par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) ; insalubrité ; discrimination et harcèlement ; délais à la Régie du logement…

Même s’il a salué «la rigueur du travail» de la Commission populaire itinérante sur le droit au logement dans une motion présentée en juin 2013 à l’Assemblée nationale, le ministre responsable de l’Habitation, Sylvain Gaudreault, n’a donné aucune suite aux recommandations qu’elle a émises. Il n’a même pas rencontré les commissaires, ni déposé officiellement leur rapport à l’Assemblée nationale, comme il s’était pourtant engagé à le faire.

Enfin, c’est juste avant le déclenchement des élections, que le gouvernement péquiste a fait connaître la politique en itinérance revendiquée depuis des années par le Réseau SOLIDARITÉ itinérance du Québec et ses membres. Il n’a par contre pas présenté de plan d’action permettant de la concrétiser. Le budget électoral 2014–2015, présenté le 20 février, en a donné un petit aperçu : 500 unités consacrées à la lutte contre l’itinérance sur les 3250 logements sociaux promis par le PQ et des investissements de 6 millions$ dans des services à proximité aux sans-abri, dont 1 millions $ pour l’itinérance chez les Autochtones… Voilà qui semble bien mince.