Le FRAPRU se désole de la reconduction des coupes dans le logement social

Bannière et ballons sur Tour de la Bourse (C--dric Martin)

Québec, le 17 mars 2016 — Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) est scandalisé de la reconduction de la baisse du financement de nouveaux logements sociaux, amorcé l’an dernier, dans le nouveau budget Leitao 2016-2017. À peine 1500 nouveaux logements sociaux ont encore une fois été annoncés cette année, au lieu des 3000 qui l’étaient avant le budget 2015-2016. AccèsLogis est le seul programme qui permette encore de développer du logement social au Québec.

« C’est une mauvaise blague ou quoi? », s’exclame  Marie-José Corriveau, porte-parole du regroupement. Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement, 270 370 ménages locataires du Québec ont des besoins impérieux de logement, ce qui les rend théoriquement admissible à un logement social.  « À ce rythme, il faudrait plus de 180 ans pour régler le problème », souligne amèrement madame Corriveau.

Le budget Leitao s’est également engagé à financer 70 nouveaux logements au Nunavik. Les besoins, selon les estimations des instances régionales Inuites, sont toutefois de 1000 logements. « Encore une fois, il s’agit là d’un investissement hautement insuffisant! », désapprouve le FRAPRU.

Des subventions insuffisantes

Le FRAPRU dénonce également l’abandon, depuis quelques années, des programmes d’aide à la rénovation.  Ceux-ci permettaient de bonifier AccèsLogis et rendaient entre autre possible la réalisation de logements sociaux tant dans les régions éloignées des grands centres, là où les coûts de construction sont souvent plus élevés, que dans les quartiers centraux des villes qui ont connu une augmentation importante du prix du foncier.  « On demande aux communautés de réaliser des projets de logements avec des budgets de 2009 », s’indigne la porte-parole du FRAPRU, « et on s’étonne ensuite que les projets ne parviennent que difficilement à sortir de terre. On voudrait tuer à petit feu le logement social qu’il ne s’y prendrait pas autrement! »

Des besoins toujours importants et diversifiés

Le FRAPRU rappelle que même si le pourcentage de logements locatifs inoccupés est aujourd’hui plus élevé qu’au début des années 2000, plusieurs grandes villes manquent encore cruellement de logements familiaux, notamment à Montréal, et que le parc de logements locatifs est, dans bien des endroits, en piètre état.  Selon le regroupement, le développement réalisé par le secteur privé de la construction, au cours des dernières années, n’a rien résolu; au contraire, il s’est surtout construit des petits condos, dont plusieurs ont été mis en location, exerçant une pression à la hausse sur le prix général des loyers.

Pour le FRAPRU, la seule façon de garantir à toutes et à tous l’accès à un logement adéquat et réellement abordable est d’intensifier la réalisation de logements via le programme AccèsLogis, qui répond à une variété de besoins, tant pour les familles, les personnes aînées, les personnes seules, que celles qui ont des besoins spéciaux, et cela, tant par des projets en construction neuve que d’autres en achat-rénovation.

Le FRAPRU se désole également que le gouvernement n’investisse que des sommes dérisoires en itinérance, à l’aide sociale, et rien du tout pour augmenter les subventions des organismes de défense collective de droits, comme les comités logement, et plus généralement en action communautaire autonome.

En somme, le FRAPRU considère que ce budget poursuit la politique d’austérité adoptée par le gouvernement Couillard. Plus que jamais, les ménages en difficulté sont laissés à eux-mêmes. Il déplore finalement que le gouvernement se refuse toujours à revoir ses politiques fiscales afin de mettre à contribution les contribuables fortunés et les grandes entreprises qui exercent quasi impunément l’évitement, voire l’évasion, fiscal.

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