Commémoration du 6 décembre à Québec : Contre les violences vécues par les femmes dans le logement


15356092_10154221061646973_1486205632_nQuébec, le 6 décembre 2016 –
Dans le cadre de la Journée de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, les organisatrices de la Campagne contre les violences faites aux femmes dans le logement déposent à l’Assemblée nationale une pétition de plus de 5000 signatures et présentent également une déclaration de plus de 200 organisations en appui à leurs revendications.

Cette campagne cherche à mettre en évidence la vulnérabilité des femmes locataires et dénonce les graves lacunes au Code civil du Québec, à la Stratégie gouvernementale pour prévenir et contrer la violence sexuelle et à l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC).

« Les violences sexuelles contre les femmes représentent un enjeu systémique », a rappelé, en conférence de presse, Mélanie Sarroino, agente de liaison au Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS). « Nous en avons entendu parler davantage avec les dénonciations à l’encontre de personnalités publiques, mais la violence sexuelle reste un tabou difficile à dénoncer. Quand il s’agit de femmes vulnérables ou en situation de pauvreté, c’est encore plus ardu. Les politiques, l’encadrement législatif et les mécanismes gouvernementaux ne vont pas assez loin pour assurer la sécurité des femmes », dénonce-t-elle.

Émilie E. Joly, organisatrice communautaire au Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), renchérit : « Le logement est un besoin fondamental et doit être considéré comme un droit. Quatre femmes locataires sur 10 paient trop cher pour se loger, soit plus de 30% de leur revenu. Mais il faut également que ce logement soit sécuritaire et ne les expose pas à des violences de la part de leurs propriétaires, gestionnaires d’immeuble, concierges, voisins ou co-chambreurs. »

Les organisatrices ont recueilli plusieurs témoignages accablants. « Des femmes nous ont fait part d’entrées par effraction, de tentatives d’extorsion ou de chantage, de harcèlement sexuel, de menaces et d’agressions sexuelles. Souvent, elles se retrouvent prisonnières de leur logement car elles n’ont pas les moyens de déménager. Elles endurent en se disant que ça serait probablement pire si elles se ramassaient à la rue », explique Marie-Ève Desroches, militante du Centre d’éducation et d’action des femmes.

C’est pour dénoncer ces réalités que Manon Massé, députée solidaire de Sainte-Marie-Saint-Jacques et marraine de la pétition à l’Assemblée nationale appuie cette campagne. « Il est temps qu’on agisse pour ces femmes qui vivent dans la terreur au quotidien et qui n’ont pas d’espace sécuritaire de répit, pas même entre les quatre murs de leur logement. Il est important de rappeler au gouvernement ses responsabilités en matière d’agressions sexuelles », ajoute la députée.

Pour dénoncer les violences faites aux femmes, diverses organisations féministes et pour le droit au logement se réunissent également à midi à la Fontaine de Tourny, devant l’Assemblée nationale pour y poser des gestes symboliques pour en appui à la campagne qui se poursuivra en 2017.

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