Logements locatifs – La baisse des taux d’inoccupation et la hausse du coût des loyers dans plusieurs secteurs de Montréal et Laval inquiètent le FRAPRU

Montréal, le 28 novembre 2017 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) est inquiet de plusieurs données fournies par le Rapport sur le marché locatif pour la région de Montréal, publié ce matin par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Le regroupement s’inquiète d’un retour à une pénurie sévère de logements locatifs, en particulier pour les familles, dans plusieurs secteurs de Montréal et de Laval, et des hausses de loyers importantes qu’on y constate.

Le FRAPRU note que le taux général d’inoccupation est particulièrement bas dans certains secteurs, dont le Plateau-Mont-Royal, où il n’est que de 1,1 % et à LaSalle, où il est de 1 %. La situation des logements familiaux est particulièrement critique : à Laval, par exemple, le taux de logements de 2 chambres à coucher inoccupés est de 1,6 %, dans Villeray-Parc Extension, il est de 1,4 % et sur le Plateau-Mont-Royal, de seulement 0,4 %. Dans la plupart des secteurs de Montréal et de Laval, le taux d’occupation pour les logements dont le loyer est inférieur à 1000 $ par mois est également plus bas que la moyenne, ce qui démontre les difficultés d’avoir accès à un logement qui respecte la capacité de payer des locataires.

« Non seulement, la proportion de logements locatifs inoccupés a diminué à Montréal et à Laval, mais on voit que dans plusieurs secteurs de ces deux villes, les loyers ont grimpé beaucoup plus vite que la moyenne nationale de 1,9 % », précise Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Par exemple, dans l’arrondissement Le Sud-Ouest de Montréal, le loyer moyen du marché a augmenté de 5,4 %, alors qu’il a grimpé de 10,9 % dans celui de LaSalle. Elle dit craindre que la situation des locataires à faible et à modeste revenus qui y habitent se détériore, ou qu’ils soient chassés de leurs quartiers.

Le FRAPRU constate que non seulement le marché locatif ne répond pas au besoin d’une grande partie des locataires de la région métropolitaine de Montréal qui, rappelons-le, avaient un revenu médian de 39 505 $ en 2015, mais aussi qu’il ne se construit plus autant de logements locatifs sur l’île de Montréal. « Le nombre de logements locatifs mis en chantier depuis le début de l’année a chuté de 30%, comparativement à la même période l’an dernier ». Après une courte période au cours de laquelle il s’est construit presque autant de logements locatifs que de condos, les écarts ont recommencé à se creuser, précise madame Lalflamme. « Au cours des 10 premiers mois de 2017, plus de deux fois plus de condos que de logements locatifs qui ont été mis en chantier », indique-t-elle.

Le FRAPRU enjoint la nouvelle mairesse de Montréal, et le président du comité exécutif, Benoit Dorais, qui a réitéré hier la promesse de livrer 12 000 logements sociaux au cours du premier mandat de Projet Montréal, de faire pression sur le gouvernement du Québec afin qu’il augmente de façon importante ses investissements dans le programme AccèsLogis, le seul qui permette la réalisation de logements sociaux au Québec. « Le FRAPRU fera de même, avec les moyens à sa portée », a-t-elle conclu.

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