Le 2 septembre, le FRAPRU commence sa marche entre Ottawa et Québec pour le droit au logement

Montréal, le 26 août 2018 – Dimanche prochain, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) donnera le coup d’envoi, dans la capitale fédérale, à une marche de 550 km qui prendra fin à Québec, la veille des élections générales. Sous la bannière De villes en villages pour le droit au logement, de 35 à 100 personnes de différentes régions et de tous les âges marcheront chaque jour, pendant 28 jours. Cet événement extraordinaire qui suscite la solidarité de nombreuses organisations vise à mettre en lumière les graves dénis du droit au logement qui sévissent, partout au Québec, et à réclamer des engagements ambitieux de la part des gouvernements afin d’y mettre un terme.

« Selon les données du recensement de 2016, 244 120 ménages locataires du Québec ont des besoins impérieux de logement parce qu’ils vivent dans un logement trop cher, trop petit ou en mauvais état. Ce sont des gens qui devraient avoir accès dès maintenant à un logement convenable, à un coût qu’ils peuvent payer sans se ruiner », s’indigne la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme. « Actuellement, les fonds en provenance de Québec et d’Ottawa permettent de financer que 3000 nouveaux logements sociaux par année, pour tout le Québec », souligne-t-elle, « mais moins du tiers peut être livré, faute d’un financement suffisant du programme AccèsLogis, malgré les importants surplus budgétaires ». Le programme n’a finalement pas été révisé avant le déclenchement des élections, malgré les promesses répétées du gouvernement sortant.

La porte-parole du FRAPRU souligne qu’Ottawa sera aussi sommé pour son manque de volonté politique dans le dossier du logement social, notamment sur la protection des logements sociaux existants. Elle précise également que la majorité des sommes allouées par le fédéral dans le cadre de la Stratégie canadienne sur le logement sera dépensée après les élections fédérales de 2019 et qu’aucune part n’est réservée pour le logement social.

Parmi la centaine de marcheuses et marcheurs inscrits, 27 ont prévu y participer du début à la fin. C’est le cas de Vincent Gariépy, qui est membre de l’Association des locataires de Villeray et également président du FRAPRU. « J’ai la chance d’avoir un logement dans une coopérative, mais comme jeune et sans-emploi, vivant avec un handicap, si je n’avais pas un logement social subventionné, je serais dans une situation d’extrême précarité », explique-t-il. « Je trouve inconcevable que dans une société riche comme la nôtre, autant de personnes soient mal-logées et laissées pour compte. Il faut faire entendre leur voix », conclut celui qui s’entraîne depuis plusieurs semaines.

Selon Patricia Viannay, organisatrice communautaire au POPIR-Comité logement, un groupe membre du FRAPRU dans le Sud-Ouest de Montréal et également membre du conseil d’administration du FRAPRU, a participé au comité organisateur de la marche, « les comités logement sont extrêmement motivés et se préparent depuis des mois ». Avec cet événement d’envergure, les membres du FRAPRU veulent notamment sensibiliser la population et faire de nouvelles alliances. « Dans notre quartier, les préparatifs sont un succès, on rejoint des personnes qu’on ne rejoint pas avec d’autres évènements. La marche, c’est une forme d’action qui soulève la mobilisation : les gens trouvent emballant de parler des problèmes de logement de cette manière », explique Patricia Viannay.

L’événement de 550 km a d’ailleurs obtenu l’appui de 550 organisations à travers la province, dont 46 regroupements nationaux. Cet appui massif, l’investissement d’organisation alliées dans l’organisation de journées thématiques et des groupes locaux pour l’accueil des marcheuses et des marcheurs dans leurs région, sans compter toutes les personnes solidaires qui participeront à la traversée de l’île de Montréal, le 13 septembre, et à la manifestation de clôture le 29, à Québec, démontrent que le non-respect du droit au logement interpelle largement la société québécoise.  Le FRAPRU demande aux partis politiques en lice au Québec d’agir en conséquence en prenant des engagements suffisants.

La marche traversera l’Outaouais, les Laurentides, Laval, Montréal, la Montérégie, Lanaudière, la Mauricie et l’ouest de la grande région de Québec. Elle s’arrêtera dans une cinquantaine de municipalités. En plus du droit au logement et de l’avenir du logement social, d’autres enjeux seront mis en lumière durant le mois grâce aux journées thématiques qui aborderont l’itinérance, la pauvreté, les défis des femmes locataires, l’insalubrité, l’accessibilité universelle, l’accès au logement pour les familles et les personnes aînées, le droit à une saine alimentation, l’alphabétisation et la santé mentale.

La population est invitée à se joindre à la marche lors de son passage.

Le calendrier complet de la marche est disponible au lien suivant.

Une carte web illustrant l’itinéraire de la marche est également en ligne.

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Informations :

Véronique Laflamme, 524 522-1010; (418) 956-3403 (cell.)
Plus de détails sur la marche : www.frapru.qc.ca