Le FRAPRU s’impatiente: les engagements pour le logement social sont trop minces

Montréal, le 27 mars 2014 — Insatisfait.e.s des engagements pris jusqu’à présent pour le logement social par les trois partis en tête pour les élections du 7 avril, une centaine de membres du FRAPRU ont accueilli ce soir Philippe Couillard, Pauline Marois et François Legault avec des casseroles et des sifflets, lors de leur passage au débat des chefFEs organisé par TVA.

« On ne peut pas se contenter d’engagements qui proposent le statu quo », a indiqué Marie-José Corriveau, porte-parole du regroupement, rappelant que le Parti Québécois a promis tout au plus de maintenir des investissements pour quelque 3000 nouveaux logements sociaux par année.  « À ce rythme, ça va prendre 150 ans pour répondre aux besoins des 480 000 ménages qui consacrent actuellement une part démesurée de leur revenu pour payer leur loyer », a-t-elle renchéri.

Interpelé au début de la semaine par un comité d’accueil semblable, lors de son passage à La Prairie, Philippe Couillard, chef du Parti libéral, a déclaré devant les médias présents qu’il promettait de faire au moins autant que le parti de madame Marois pour le logement social, mais a refusé de mettre cet engagement par écrit.

Quant à la Coalition Avenir Québec, elle a répondu à une lettre du FRAPRU en convenant « qu’il faut poursuivre les investissements alloués au développement du logement social », mais sans préciser à quelle hauteur, sinon que « cela doit se faire dans le respect de la capacité de payer du gouvernement ».

Selon le FRAPRU, pour répondre aux besoins les plus urgents en matière d’habitation, il faudrait développer au moins 50 000 logements sociaux en 5 ans.  « Et il faut s’y mettre dès maintenant », a insisté la porte-parole des locataires, « car la situation se dégrade ».  Elle a donné pour preuves l’augmentation des loyers de 14 % constatée par Statistique Canada entre le Recensement de 2006 et l’Enquête sur les ménages de 2011, alors que les revenus des ménages locataires ne progressaient que de 9 % durant la même période.

Le FRAPRU assure que le Québec a les moyens de financer la réalisation des 50 000 logements sociaux qu’il réclame.  Il propose pour ce faire une révision de la fiscalité québécoise.  « En 2013, les profits annuels des six plus grandes banques canadiennes ont atteint 30 milliards $ au Canada.  En rétablissant la taxe sur le capital pour les entreprises financières, Québec pourrait aller chercher 600 millions $ de plus par année », selon madame Corriveau.  « Ajoutés au budget actuel du programme AccèsLogis, on aurait assez d’argent pour financer 10 000 nouveaux logements sociaux par an », a-t-elle conclu.

À la veille du scrutin, le FRAPRU rendra public son bilan des engagements pris par les principaux partis.

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