À 1 semaine du 1er juillet: le FRAPRU s’inquiète pour les 220 ménages locataires n’ayant toujours pas trouvé de logement

Montréal, le 26 juin 2019 – Alors qu’au moins 220[1] ménages locataires du Québec n’ont toujours pas trouvé de logement, à une semaine du 1er juillet, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) s’inquiète du peu de mesures disponibles pour leur venir en aide. Le regroupement presse le gouvernement Legault d’adopter, dès demain, un programme d’urgence lors de son conseil des ministres, le dernier avant le jour des déménagements. Selon le FRAPRU, la pénurie de logements locatifs, particulièrement abordables, démontre la nécessité de débloquer sans plus attendre des fonds pour relancer le développement de logements sociaux, au moment où Québec dispose de surplus colossaux.

À Montréal, 106 ménages sont toujours en recherche d’un logement. À Gatineau, au moins 46 sont dans la même situation, 18 à Québec, 16 à Sherbrooke, une vingtaine en Montérégie, 11 à Drumondville et plus d’une dizaine à Laval.

L’organisme craint particulièrement pour les familles montréalaises et gatinoises à faible revenu.  « Vu le manque criant de grands logements à prix abordable, plusieurs auront besoin d’un hébergement temporaire et d’un supplément au loyer d’urgence », indique Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Depuis plusieurs semaines, l’organisme demande à la ministre responsable, Andrée Laforest, de prévoir des mesures d’aide adéquates.

C’est la baisse rapide, durant la dernière année, du nombre de logements inoccupés qui explique les difficultés rencontrées par ces ménages locataires.  À l’automne dernier, la Société canadienne d’hypothèques et de logement en comptait moins de trois sur cent, ce qui est considéré comme un seuil d’équilibre. « Le taux d’inoccupation a diminué dans toutes les régions métropolitaines », précise Véronique Laflamme. Il est particulièrement bas dans les RMR de Sherbrooke (2,6 %), Montréal (1,9 %) et Gatineau (1,2 %).  Dans certaines villes, il est passé sous la barre du 2 % : c’est notamment le cas à Laval (1,9%), Rivière-du-Loup (1,8 %), Drummondville (1,7 %), à Granby et Saint-Hyacinthe (1,4 %), ainsi qu’à Gaspé et Rouyn-Noranda (1,2 %) ; dans la ville de Gatineau, qui a été frappé durement depuis deux par des inondations et des tornades, il n’est plus que de 0,7 %. À Québec, le taux général est toujours légèrement au-dessus de 3%, mais il n’est que de 2,4% dans les quartiers centraux de la basse-ville et de 2,5% dans ceux de la haute-ville.

Plusieurs arrondissements de Montréal sont également dans une situation critique ; c’est notamment le cas de ceux de Rosemont−Petite-Patrie, Villeray−Saint-Michel−Parc-Extension et de Mercier−Hochelaga-Maisonneuve, où le taux d’inoccupation des logements de trois chambres à coucher et plus se situe entre 0 % et 0,1 %.

Les conséquences de cette pénurie se font déjà durement ressentir, selon le FRAPRU. Non seulement les ménages à faible revenu, les familles nombreuses, les personnes racisées vivent de la discrimination, mais les loyers augmentent beaucoup plus rapidement que l’inflation. Les rares logements disponibles sont généralement hors de prix. En l’absence d’alternatives, plusieurs familles qui cherchaient depuis des mois ont dû se résoudre à louer un logement trop petit, loin de leur lieu de travail ou d’étude, voire en piteux état. 

Le FRAPRU salue les efforts de villes comme Montréal, Sherbrooke, Drummondville, Québec et Laval qui se sont dotées d’un service d’urgence pour le 1er juillet, mais déplore la lenteur du gouvernement québécois à réagir et à mettre en place un programme d’aide pour les locataires et les municipalités, incluant le remboursement des frais d’hébergement et d’entreposage, comme il l’avait fait au début des années 2000.

Le FRAPRU suivra de très près l’évolution de la situation à l’approche du 1er juillet. Comme il en a l’habitude depuis 18 ans, il fera un bilan de la situation au lendemain de la journée des déménagements, le 2 juillet, en conférence de presse à Montréal. Celle-ci se tiendra à 10h30, dans la salle communautaire d’un OSBL d’habitation.

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Informations et demandes d’entrevues :

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU

Bureau : 514 522-1010 ; Cellulaire : 418 956-3403

@FRAPRU


[1] Selon une compilation effectuée par le FRAPRU, à partir des données des services de références mis en place par certaines municipalités et de celles compilées par des organismes communautaires dans certains cas.