Début d’une Journée d’actions pour le logement social: Campement devant les bureaux du ministre Duclos, à Québec

Québec, le 22 novembre 2017 Alors que le ministre fédéral responsable de l’Habitation, Jean-Yves Duclos, dépose aujourd’hui la Stratégie canadienne sur le logement promise en campagne électorale par Justin Trudeau, un campement symbolique est installé ce matin devant ses bureaux de Québec (situés au 600, boulevard Charest Est) pour lui rappeler que cette Stratégie doit répondre, à court et à long termes, aux besoins des milliers de locataires mal-logé.e.s. Les membres du FRAPRU de Québec donnent ainsi le coup d’envoi d’autres mobilisations qui suivront dans différentes villes du Québec et du Canada : une manifestation aura lieu en fin d’avant-midi à Montréal et d’autres actions prendront place à Sherbrooke, Rouyn-Noranda, Rimouski, Granby, Toronto, London, Edmonton aujourd’hui, ainsi qu’à Gatineau et Vancouver dans les prochains jours. Initiée par le FRAPRU, l’Ontario Coalition Against Poverty et le Carnegie Community Action Project de Vancouver, cette journée d’actions a reçu l’appui d’une douzaine d’autres regroupements.

Le FRAPRU met en garde le gouvernement Trudeau : « Ottawa ne doit pas se disperser dans une flopée d’initiatives, dont les impacts resteront superficiels et sans améliorations durables pour les ménages mal-logés », indique sa porte-parole, Véronique Laflamme. Le regroupement s’inquiète notamment de rumeurs voulant que l’aide fédérale aux ménages mal-logés passe majoritairement par le privé. « Le logement social doit être priorisé afin de stopper la spéculation immobilière et le délabrement des logements qui minent le droit au logement partout au Canada, incluant dans les quartiers centraux de Québec », ajoute Éloïse Gaudreau, du Comité des citoyennes et citoyens du quartier Saint-Sauveur, porte-parole des membres du FRAPRU de Québec.

Pour cette raison, le FRAPRU réclame que les 11,2 milliards $ prévus en 11 ans pour réaliser la Stratégie sur le logement soient investis entièrement durant le présent mandat de l’équipe Trudeau. Rappelant qu’elle s’est engagée à garantir à toutes les Canadiennes et à tous les Canadiens qu’ils « disposent d’un logement répondant à leurs besoins et qui est abordable », Véronique Laflamme précise que « si la Stratégie ne va pas plus loin, d’ici les prochaines élections générales, le Québec ne recevra pas plus de 70 millions $ par année, ce qui est largement insuffisant et à peine plus que sous les Conservateurs ».

Le FRAPRU rappelle que selon les récentes données du recensement de 2016 sur le logement, 195 645 ménages locataires consacrent plus de la moitié de leur revenu pour se loger au Québec, dont 126 715 dans la région métropolitaine de recensement de Montréal et 17 240 dans celle de Québec, mettant ainsi en péril leur capacité de subvenir à leurs autres besoins essentiels.

Le FRAPRU espère que la Stratégie contiendra des mesures pour rassurer les 87 062 ménages vivant dans un des logements sociaux construits au Québec avant 1994 et qui vont perdent leurs subventions fédérales si Ottawa ne change pas de cap, alors que leurs logements ont besoin de rénovations majeures et doivent être ré-hypothéqués. « Seulement entre 2015 et 2016, le Québec a perdu 5740 logements sociaux en raison de la fin des subventions d’Ottawa aux logements sociaux existants », illustre Véronique Laflamme. « Seulement dans les quartiers Saint-Sauveur et Saint-Jean-Baptiste que le ministre Duclos représente aux Communes, plus d’une centaine de logements subventionnés ont déjà été affectés ou le seront dans les prochaines années », ajoute Éloïse Gaudreau. « Des ententes temporaires, comme celle de deux ans mise en place dans le premier budget Morneau, ne suffisent pas pour assurer le maintien des personnes à faible revenu dans les logements sociaux qui leur étaient pourtant destinés en bonne partie », conclut Véronique Laflamme.

Le FRAPRU réagira en cours de journée, dès que la Stratégie canadienne sera déposée.

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