La ministre responsable de la Condition féminine interpelée sur les coupes dans le logement social

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Québec, le 5 octobre 2015 – Un rassemblement de membres du FRAPRU et de groupes sociaux alliés s’est tenu ce midi devant l’édifice abritant le Secrétariat à la condition féminine à Québec.

Le FRAPRU profite de la Journée mondiale de l’Habitat pour démontrer la nécessité que le gouvernement québécois réponde aux importants problèmes de logement et de pauvreté vécus par les femmes. Une corde à linge contenant des paroles de femmes témoignant des conséquences de leurs problèmes de logement et des mesures d’austérité dans leurs vies avait d’ailleurs été installée devant l’édifice.

D’autres actions du FRAPRU se sont tenues simultanément dans le sud-ouest de Montréal, ainsi qu’à Châteauguay, Sherbrooke et Trois-Rivières. Elles s’inscrivent dans la panoplie d’activités de la Marche mondiale des femmes qui se terminera par une grande manifestation à Trois-Rivières, le 17 octobre prochain.

Des problèmes majeurs

Les membres du FRAPRU à Québec ont rappelé certaines statistiques provenant de l’Enquête nationale auprès des ménages menée en 2011 par Statistique Canada. Ainsi, dans la région métropolitaine de Québec, alors qu’elles constituent 42,5 % de l’ensemble des ménages, les femmes représentent 52,0 % des ménages locataires. Les femmes locataires courent plus de risques de rencontrer des problèmes de logement, 37 % d’entre elles consacrant plus que la norme de 30 % de leur revenu en loyer et 17 % plus de la moitié. Selon les comités logement et les comités de citoyennes et de citoyens, les femmes locataires vivent aussi divers problèmes dans leur accès à un logement abordable et sécuritaire : discrimination dans la recherche de logement, surtout dans le cas des femmes monoparentales, harcèlement et agression sexuelle de la part de concierges, propriétaires ou voisins, infantilisation et demande de caution, etc.

Le logement social : une solution pour les femmes

Le FRAPRU estime que le logement social, sous toutes ses formes, a fait ses preuves comme solution privilégiée pour faire face aux problèmes d’habitation et de pauvreté vécus par les femmes. Ainsi, elles représentent les deux-tiers des locataires de logements communautaires et 72 % des ménages résidant en HLM. Pour cette raison, l’organisme estime qu’elles seront davantage pénalisées par la décision du gouvernement Couillard de réduire de moitié le nombre de logements sociaux financés dans le cadre du programme AccèsLogis pour le faire tomber à 1500 par année pour tout le Québec.

« Ce n’est pas avec 1500 logements sociaux à l’échelle du Québec qu’on va être en mesure de faire face à toute l’ampleur et à toute l’urgence des problèmes de logement vécus par les femmes », dénonce Véronique Laflamme, organisatrice au FRAPRU. Elle ajoute : « Que le ministre Moreau ne vienne pas nous dire qu’il a tout simplement remplacé des logements sociaux par la location de logements privés vacants à l’aide de suppléments au loyer et que ça ne changera rien pour les locataires. Le supplément au loyer ne permet pas de construire de nouveaux logements, alors qu’il en manque encore pour les familles avec enfants. Il n’améliore pas la qualité déficiente de nombreux logements, puisqu’il consiste à louer des logements dans l’état dans lesquels ils sont présentement. Il ne donne pas davantage de contrôle aux locataires sur leurs conditions de logement. Il n’aidera pas plus de femmes, il va tout simplement les aider moins bien ».

Pour sa part, le FRAPRU réclame le financement de 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans, soit 30 000 en coopératives et en logements sans but lucratif et 20 000 en HLM.

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