Le FRAPRU dénonce la discrimination et revendique du logement social pour tous et toutes

Montréal, le 6 avril 2019 – Alors que la région métropolitaine de Montréal fait face à une pénurie de logements locatifs, le FRAPRU dénonce la discrimination dans l’accès au logement. Répondant à l’appel du regroupement, quelques centaines de personnes manifestent cet après-midi, à Montréal, dans le quartier Saint-Michel, pour revendiquer le respect du droit au logement pour tous et toutes.

Le regroupement rappelle que les ménages locataires issus de l’immigration et les personnes racisées payent généralement plus cher que les ménages non-immigrants. Ils sont également plus nombreux à vivre dans un logement de taille insuffisante et sont victimes de discrimination dans la recherche de logement. « Même si c’est absolument illégal, les personnes racisées et les Autochtones se font ouvertement refuser des logements quand les propriétaires se rendent compte de leur origine ethnique, de leur religion ou qu’ils appartiennent à un Peuple autochtone », dénonce Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Le FRAPRU note également la méconnaissance et la difficulté des recours pour ces victimes.

« Malheureusement, le logement social subventionné que nous revendiquons pour améliorer les conditions de logement n’est pas exempt de discrimination », souligne Véronique Laflamme. En effet, les locataires ayant un statut migratoire irrégulier ou précaire (permis de travail, demande d’asile, réfugiéEs, sans statut, etc.), n’ont pas droit au logement social, un des derniers remparts avant de se retrouver à la rue. C’est le Règlement sur l’admissibilité aux logements à loyer modique qui exclut les personnes ne détenant pas la résidence permanente.

Le FRAPRU est d’autant plus préoccupé qu’il y a pénurie de logements locatifs dans plusieurs villes du Québec, particulièrement dans les régions métropolitaines de Montréal et Gatineau. À Montréal, le taux d’inoccupation est passé à 1,9%, son plus bas en 14 ans. Pour les logements familiaux de trois chambres et plus, ce taux s’approche de zéro dans plusieurs secteurs. « Dans l’arrondissement de Villeray – Saint-Michel – Parc-Extension, la situation est dramatique; seulement 0,7% des logements sont libres », s’inquiète Olivier Vézina, du Bureau Info Logement du Centre éducatif communautaire René Goupil, un organisme du quartier qui appuie la manifestation.

Alors que des centaines de milliers de ménages locataires éprouvent de grandes difficultés à se loger adéquatement, le FRAPRU s’inquiète que le gouvernement caquiste ait présenté un des pires budgets en 20 ans pour le logement social. « Dans le contexte, il faudrait beaucoup plus de logements sociaux », insiste Véronique Laflamme. Selon elle, le logement social permettrait de répondre de façon durable aux besoins des ménages à faible revenu tout en assurant une offre de logements vraiment abordables, garantissant également le droit à la ville. « À Saint-Michel, par exemple, nous revendiquons la construction de nouveaux logements sociaux sur le site de l’ancienne carrière Francon », explique Olivier Vézina. Or, le premier budget du gouvernement Legault n’en a prévu aucun nouveau; il n’a budgété que l’ajustement du programme AccèsLogis, en vue de livrer au cours des sept prochaines années des logements sociaux annoncés depuis parfois 10 ans. Une décision qualifiée d’irresponsable par le FRAPRU.

L’organisme revendique le financement de 50 000 nouveaux logements sociaux en 5 ans, l’accès au logement social pour tous et toutes, sans égard au statut migratoire, une campagne d’information sur la discrimination et une amélioration des recours pour faciliter les démarches des personnes victimes de discrimination.

Release in English -> /against-discrimination-release/

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Pour plus d’informations :
Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU: (418) 956-3403 (cellulaire)