Action du FRAPRU à Montréal: Des logements sociaux revendiqués pour répondre aux besoins criants

Montréal, le 7 décembre 2023 – En ce jour de Guignolée, des membres des groupes montréalais du FRAPRU sont sont rassemblés ce matin devant le bureau des Affaires Municipales et de l’Habitation (MAMH) à Montréal, alors que d’autres militant•es pour le droit au logement en occupaient le hall d’entrée, pour exiger que le gouvernement de François Legault prévoie le financement suffisant et pluriannuel de logements sociaux afin de répondre aux besoins les plus criants dès son prochain budget et qu’il le fasse via un programme gouvernemental pérenne. Ils ont également demandé que les quelque 800 logements sociaux planifiés à Montréal depuis des années dans le programme AccèsLogis, toujours pas réalisés, soient financés pour qu’ils puissent enfin sortir de terre.

Selon le FRAPRU, alors que le loyer moyen à Montréal continue d’augmenter démesurément année après année et que le taux d’inoccupation reste bien en dessous du seuil dit d’équilibre de 3%, la situation des ménages locataires montréalais est de plus en plus critique. « À l’heure actuelle, trouver un logement décent correspondant à leur capacité de payer est devenu quasiment impossible pour les locataires à faible et modeste revenus de la métropole, et ce, peu importe le quartier. Dans ce contexte, les évictions et les reprises de logement se multiplient, les campements de personnes en situation d’itinérance augmentent et les locataires à faible revenu sont de plus en plus à risque de se retrouver sans logis. Il y a d’ailleurs encore des dizaines de ménages sans logis accompagné par le Service de référence de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM), depuis le 1er juillet. Combien de temps encore le premier ministre François Legault et sa ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau vont-ils laisser la situation se détériorer avant de prendre les mesures qui s’imposent ? L’attitude actuelle du gouvernement est juste indécente » dénonce Catherine Lussier, responsable des dossiers montréalais au FRAPRU, rappelant que la moyenne d’attente pour obtenir un logement à loyer modique à Montréal est de 5,8 ans.

Des annonces insuffisantes

Lors de la dernière mise à jour économique, le gouvernement Legault annonçait 1,8 milliard de dollars sur 5 ans (dont 900 millions $ du gouvernement fédéral) pour financer 8000 logements sociaux et « abordables » pour tout le Québec. D’après les organisations de défense du droit au logement, si cette annonce représente un premier pas dans la bonne direction, le tout est très insuffisant pour enrayer la crise qui sévit actuellement au Québec, dont Montréal n’est pas épargnée. « Non seulement c’est loin de répondre aux besoins des près de 100 000 ménages locataires de Montréal ayant des besoins impérieux de logement, mais on ne sait pas quelle part va être réservée au logement social, ni l’assurance que ces projets seront financés dans le cadre d’un programme gouvernemental. Alors que de nombreux projets de logement social sont soutenus à bout de bras par les milieux, ils n’ont aucune garantie d’obtenir du financement. Ces logements sociaux pourraient ne jamais voir le jour! », explique la porte-parole. Le FRAPRU rappelle aussi que malgré les investissements prévus lors du budget 2022 et les précédents, il manquait des sommes pour 7 projets montréalais déposés dans AccèsLogis depuis au moins 10 ans, totalisant plus de 800 unités qui ne sont toujours pas livrées, alors que le gouvernement Legault s’était engagé à les financer dès son premier mandat.

Des mesures concrètes exigées à la CAQ

Selon Carl Lafrenière, coresponsable des dossiers montréalais au FRAPRU, «il est inacceptable que des fonds publics soient utilisés à d’autres fins que le logement social, la seule formule assurant que les loyers respectent la capacité financière des ménages à faible et modeste revenus. Non seulement il faut en financer plus, mais il faut les développer par le biais d’un programme pérenne et dédié exclusivement au logement social. Le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) auquel la ministre Duranceau a donné la vocation il y a quelques mois de remplacer Accès Logis ne livre pas la marchandise. Il ne permet pas de livrer plus rapidement des logements sociaux et retire des pouvoirs à la ville de Montréal qui n’est plus mandataire de la SHQ comme elle l’était auparavant. »

Le FRAPRU et ses membres montréalais sont unanimes : le gouvernement du Québec doit prévoir des objectifs ambitieux, à la fois dans le Plan d’action gouvernemental en habitation attendu incessamment et dans son prochain budget. Ils demandent la planification de 50 000 logements sociaux sous différentes formes, dont 23 650 à Montréal, en 5 ans.

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Informations et demandes d’entrevue :

Catherine Lussier, FRAPRU  514 231-2309