Crise du logement et 1er juillet: Série d’actions à Montréal contre les évictions illégales et pour le logement social

Montréal, le 30 juin 2021 – La veille de la journée des déménagements, des comités logement et associations de locataires montréalais, membres du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), tiennent ce matin une série d’actions visant à attirer l’attention du gouvernement du Québec afin de revendiquer des mesures structurantes pour protéger les ménages locataires des évictions frauduleuses ainsi que du logement social à la hauteur des besoins. Des bannières sont déployées aujourd’hui dans Villeray, Hochelaga-Maisonneuve, Parc-Extension, Verdun, Saint-Henri et sur le Plateau Mont-Royal sur des bâtiments où les locataires ont été évincées ou des lieux symboliques. Une manifestation est également prévue dans Mercier-Est.

À Montréal, malgré une remontée temporaire du taux d’inoccupation à 3,2%, la crise du logement reste la réalité de trop nombreux ménages locataires. Même si le taux d’inoccupation est un peu plus élevé pour des motifs temporaires liés à la pandémie, la situation est alarmante pour les ménages locataires à faible et à modeste revenu. Le taux d’inoccupation pour les logements abordables aux ménages ayant des revenus annuels inférieurs ou égaux à 36 000$ se situe autour de 1,5 %. « Alors que Montréal manque de logements abordables, les loyers explosent. On a d’ailleurs assisté l’an passé à la plus forte hausse annuelle depuis 2003. Avec un loyer moyen des logements vacants de 1 200$ et un revenu médian de seulement 38 800$, on peut se demander combien de locataires montréalais ont dû accepter de vivre dans un logement trop cher, trop petit, excentré ou insalubre pour avoir au moins un toit sur leur tête et combien d’autres risquent de se retrouver à la rue en ce moment », questionne Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

Dans ce contexte, on assiste à un accroissement alarmant des cas de ménages chassés de leur milieu de vie en raison de réno-victions, des reprises de possession infondées et-ou à des transformations de logements, par agrandissement ou subdivision. À Montréal, près de 40% des demandes d’aide reçues par l’OMHM viennent de locataires ayant vécu une reprise de logement ou une éviction. Les comités logement et associations de locataires membres du FRAPRU témoignent également de la multiplication des appels de ménages locataires risquant de se retrouver sans logis. « La plupart du temps, la personne ne choisit pas de quitter son logement. Elle est plutôt sous le coup d’une menace d’éviction illégale. Les propriétaires utilisent la peur, l’intimidation et le harcèlement. Ils divisent les locataires et leur offrent des compensations qui ne leur permettent pas de se reloger adéquatement puisque les loyers réellement abordables sont de plus en plus rares. Il faut comprendre que c’est un processus extrêmement violent pour les ménages qui ne perdent pas seulement leur logement mais sont chassés de leur milieu de vie, faute de logements encore abordables dans leur quartier. On ne peut pas laisser aller ce phénomène plus longtemps », dénonce Steve Baird, du Comité des citoyens et citoyennes de Verdun, au nom des Comités logements et associations de locataires ayant organisé les actions. Une fois chassés de leur logement, ces ménages locataires peinent à se trouver un logement convenable qui respecte leur capacité de payer.

Non seulement le marché privé ne répond pas aux besoins des ménages locataires, mais il empire leur situation.  Selon le FRAPRU et ses groupes membres, le gouvernement du Québec doit travailler à la mise en place de mesures réellement structurantes permettant de dissuader les propriétaires qui agissent illégalement pour reprendre leurs logements, les rénover et-ou les transformer en vue de les relouer beaucoup plus chers ou encore à instaurer un contrôle obligatoire et universel des loyers. Le gouvernement Legault doit également financer au plus vite un grand chantier de logement social de 50 000 unités sur 5 ans, dont au moins 22 500 pour Montréal, seule formule en dehors de la logique du profit permettant de répondre à une diversité de besoins. 

Pour les groupes, la ville de Montréal doit également poursuivre et intensifier ses actions. Le FRAPRU demande aux partis en lice pour la mairie de Montréal de prendre des engagements ambitieux de développement de logements sociaux.

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Pour information :

FRAPRU

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, 514 522-1010 ou 418 956-3403 (cell.) ou Catherine Lussier, responsable des dossiers montréalais, 514 522-1010 ou 514 231-2309

Les comités logements et associations de locataires montréalais 

Hochelaga-Maisonneuve : Marine G. Armengaud, organisatrice communautaire, Comité BAILS, 438 345-1864

Verdun : Steve Baird, directeur, Comité des citoyens et citoyennes de Verdun, 514 769-2228 p. 102

Villeray : Charles Castonguay, organisateur communautaire, Association des locataires de Villeray, 438 889-3494

Parc-Extension : Celia Dehouche, organisatrice Communautaire, Comité d’action de Parc-Extension, 514-812-5704

Saint-Henri : Patricia Vianney, organisatrice communautaire, POPIR-comité logement, 514-568-7090

Plateau Mont-Royal : Michaël Bizzarro, organisateur communautaire, Comité logement Plateau Mont-Royal, 514-318-1987

Mercier- Est : Lili Bergeron, organisatrice communautaire, Infologis de l’Est de l’île de Montréal, 514 664-3751