Des animations pour du logement social maintenant !

Afin d’illustrer les crises du logement qui sévissent et s’enracinent au Québec, le FRAPRU a créé une série de court métrages d’animation. Conçus dans des perspectives intersectionnelle et de Par et pour, ces films ont été réalisés à partir des témoignages anonymes de sept personnes mal logées à Montréal, dans Lanaudière, en Mauricie, en Outaouais et en Estrie: sept réalités, mises en images par six artistes aux univers bien différents.

Ces vidéos retracent les combats de Odette, dont la santé et celle de son mari est mise à mal à cause de l’insalubrité; de Vivianne, femme autochtone vivant de la discrimination de la part de sa propriétaire; de Julie, en fauteuil roulant dans un logement partiellement adapté; de Carolina, qui vit du harcèlement sexuel dans son logis; de Mario, qui a obtenu un logement social après un vrai parcours du combattant; de Lara, mère monoparentale de cinq enfants et de Lucie, victime de violence conjugale, toutes deux hébergées temporairement depuis des mois, faute de logements disponibles répondant à leurs capacités de payer. Leurs histoires ne sont ni des fictions, ni sensationnalistes, ni anecdotiques ! Elles offrent simplement un visage aux 177 728 ménages locataires* qui sont dans une situation similaire en ce moment, ayant des besoins impérieux de logement, parce qu’ils vivent dans un logement trop cher, trop petit, nuisant à leur santé ou non adapté à leurs besoins.

Ce sont de véritables drames humains qui se vivent quand le droit au logement est mis à mal, un droit que l’État s’est engagé à respecter, protéger et mettre en oeuvre de façon progressive. Le gouvernement du Québec ne peut pas abandonner les ménages locataires à faible et modeste revenus à la violence de leur situation.

ÇA PREND DU LOGEMENT SOCIAL, MAINTENANT !

*Selon les plus récentes données de Statistiques Canada.

Merci à Canal M – Vues et  voix d’avoir permis l’enregistrement des voix dans ses studios et à Engrenage noir pour sa contribution financière au projet.

Lara

Le témoignage de Lara (nom fictif) illustre à quel point trouver un logement pour une famille à faible revenu est difficile et angoissant en contexte de pénurie de logements. La situation à Gatineau est particulièrement dramatique. La pénurie de logements y perdure depuis des années, notamment en raison de sa proximité avec Ottawa, mais de nombreux logements ont été retirés du marché locatif en raison de fortes tornades en 2018 et une crue des eaux printanière en 2019. La situation de Gatineau démontre à quel point les catastrophes naturelles liées aux changements climatiques ont un impact d’abord sur les populations les plus précaires et vulnérables.

Lors de la recherche d’un logement, les familles sont souvent victimes de discrimination lors de la recherche d’un logement, jusqu’à devoir mentir au sujet des enfants. La situation est encore plus difficile pour les familles monoparentales et-ou à faible revenu.


En échappant à la logique du profit, le logement social répond non seulement à un ensemble de besoins, dont ceux des familles, mais représente aussi une partie de la solution à la crise écologique en mettant à l’abris des ménages locataires à faible et modeste revenu tout en assurant l’utilisation de matériaux écologiques et durables. Ça prend du logement social, maintenant !

Odette

Comme le démontre le témoignage de Odette (nom fictif), l’insalubrité a des conséquences dramatiques sur la santé mentale et physique des ménages locataires. Ce, d’autant plus dans un contexte de pénurie grave de logement.

Au Québec, 104 500 ménages locataires habitent un logement nécessitant des réparations majeures. Souvent, l’insalubrité est en cause. Le parc locatif vieillissant et la négligence de nombreux propriétaires impliquent qu’un nombre trop important de ménages locataires vivent le cauchemar de l’insalubrité.
Le gouvernement doit adopter un code national sur la salubrité, en fournissant aux municipalités les ressources financières indispensables pour le faire respecter. Il doit aussi financer le logement social à la hauteur des besoins !

Vivianne

Comme le démontre le témoignage de Vivianne (nom fictif), la discrimination dans l’accès au logement vécue par de trop nombreux ménages autochtones vivant en milieu urbain compromet leur droit au logement. Le difficile accès à un logement abordable, les met plus à risque de vivre de l’itinérance ou de vivre dans un logement inadéquat.

Selon l’ONU, la jouissance du droit au logement inclue le respect du milieu culturel permettant l’expression de l’identité culturelle et de la diversité dans le logement.
Les coopératives et les organismes sans but lucratif d’habitation mis sur pied par et pour les communautés font partie de la solution. Le gouvernement du Québec doit les financer à la hauteur des besoins.

Julie

Julie (nom fictif), n’est pas un cas isolé. Au Québec, 21 000 personnes éprouvent des difficultés à vaquer à leurs activités quotidiennes en raison de la conception inappropriée de leur domicile.

La convention relative aux droits des personnes handicapées de l’ONU reconnait le droit des personnes en situation de handicap à un niveau de vie adéquat pour elles-mêmes et leur famille ( notamment un logement répondant à leurs besoins) et exige des États qu’ils prennent des mesures appropriées pour protéger et promouvoir l’exercice de ce droit sans discrimination fondée sur le handicap, par exemple des mesures destinées à assurer aux personnes en situation de handicap l’accès aux programmes de logements sociaux. Le gouvernement du Québec doit rendre obligatoire la construction de nouveaux logements universellement accessibles et mettre en place un service d’information, afin de faciliter la recherche de logements accessibles et adaptés !

Lucie

Le témoignage de Lucie (nom fictif) le démontre bien : un logement décent, abordable et sécuritaire est une condition sine qua non à la reconstruction des femmes victimes de violence conjugale.

Alors que les cas de féminicides sont en hausse, les ressources débordent déjà dans un contexte de pénurie de logements locatifs réellement abordable, les femmes victimes de violence conjugale sont de de plus en plus nombreuses à être prisonnières de leur bourreau ou à vivre de l’itinérance, souvent cachée.

Carolina

Les femmes sont trop nombreuses à ne pas être en sécurité dans leur logement, tant elles sont susceptibles d’y vivre du harcèlement, des violences, ou encore des agressions sexuelles commis par des propriétaires, gestionnaires de logement, concierges, co-chambreurs ou voisins.

La situation de Carolina (nom fictif) l’illustre bien : les femmes se retrouvent prisonnières de l’endroit qui devrait être leur havre de paix. La situation est d’autant plus dramatique pour celles dont le statut migratoire est irrégulier ou précaire, parce qu’elles vivent de la discrimination, sont menacées d’être dénoncées ou sont exclu du logement social. Le gouvernement du Québec doit réagir en finançant le logement social à la hauteur des besoins et en le rendant accessible à tous les ménages, quel que soit leur statut migratoire.

Mario

Comme l’illustre le témoignage de Mario, le logement social est un outil incontournable de mise en œuvre du droit au logement pour les ménages à faible et à modeste revenus. Parce qu’il est subventionné par les gouvernements, il s’agit de la formule la plus complète et la plus permanente d’aide au logement, celle dont les retombées sociales sont les plus importantes. Non seulement il échappe à la logique du profit dans un marché frénétique, en raison de son caractère sans but lucratif, mais il est à propriété collective, permettant aux ménages d’avoir un droit de regard sur leurs conditions de vie.

Alors qu’il en manque cruellement, que près de 38 000 ménages locataires sont sur la liste d’attente pour une habitation à loyer modique (HLM), sans compter les milliers d’autres qui patientent pour une coopérative ou un OSBL d’habitation, le gouvernement du Québec doit au plus vite lancer un chantier de 50 000 logements sociaux en 5ans !