Montréal, 18 novembre 2025 – Alors que le comité exécutif de la nouvelle administration de Montréal a été assermenté, et que Caroline Braun a été nommée comme responsable de l’Habitation, le FRAPRU fait connaître ses attentes. Le regroupement demande à l’administration de Soraya Martinez Ferrada de clarifier ses objectifs de développement de logement social et les outils qu’elle compte utiliser pour y parvenir. Pour faire face à la crise de l’abordabilité à Montréal, le Plan d’urbanisme et de mobilité (PUM) 2050 adopté sous l’administration Plante prévoyait que 75% des 20% de logements qualifiés de hors marché qui seraient développés soit du logement s’adressant aux ménages à faible et modeste revenus. Le logement social sous différentes formes est le seul pouvant garantir la réponse aux besoins immédiats de ces ménages.
Le regroupement de défense du droit au logement invite l’administration de Soraya Martinez Ferrada à clarifier quelles actions elle posera pour s’assurer que les cibles de logements sociaux soient respectées. À Montréal, lors du dernier recensement de Statistique Canada, avant les hausses récentes de loyer, plus du quart (142 645) des ménages montréalais payaient plus de la norme de 30% de leur revenu pour se loger, avec un revenu médian annuel de 24 000 $. « Ce n’est ni le logement dit « abordable » ni des programmes d’accession à la propriété dont ces locataires ont besoin. Ils veulent un logement qu’ils ont la capacité de payer et dans lequel ils ne risquent pas d’être évincés parce qu’ils ne paient pas assez cher », mentionne Catherine Lussier, coordonnatrice du FRAPRU. Pour le regroupement, le logement social doit être la priorité de l’administration municipale pour lutter contre la crise du logement dans la métropole dans un contexte où la disponibilité de logements chers est déjà plus élevé. Faute de quoi la situation ne fera que continuer à se détériorer.
Montréal possède déjà de nombreux outils pour faciliter la réalisation de logements sociaux sur son territoire rappelle le regroupement. Cependant, ils doivent être bien utilisés pour avoir un effet structurant. La Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM) et l’Office municipale d’habitation de Montréal (OMHM) sont des acteurs clé dans la réalisation de logements sociaux. Pour le FRAPRU, ses efforts doivent y être concentrés Les maigres ressources en habitation de la ville ne devraient pas être détournées vers des programmes d’accès à la propriété alors qu’un grand nombre de locataires peinent à se loger et à se nourrir. Les ressources de la ville, dont celles de la SHDM, doivent être réservées au logement social.
Le regroupement se montre aussi inquiet concernant les intentions d’Ensemble Montréal d’« utiliser l’équité foncière des terrains sous-utilisés appartenant à la ville, en partenariat avec la SHDM, l’OMHM et les acteurs du milieu immobilier ». Ces sites ont été acquis pour développer du logement social. Il ne faudrait pas que cela change et que l’on en perde aux bénéfices de développements privés. Ces sites sont cruciaux pour plusieurs projets de logement social portés par les communautés. Les vendre, même en partie, n’est pas une solution pour obtenir plus de financement. Ils doivent rester à 100% publics.
Le retrait du Règlement pour une métropole mixte sera une grande perte déplore le FRAPRU. Il a permis le développement de plus de mille unités de logement social. Comme le regroupement l’a rappelé à plusieurs reprises, la principale faiblesse du règlement réside dans la possibilité d’offrir une contribution financière plutôt que de réaliser les logements sur site lorsque possible. Les incitatifs financiers n’ont pas le même effet structurant. Le regroupement reste sceptique sur lesdits incitatifs. Il met en garde contre les aides individuelles qui finissent par coûter plus cher et qui n’offrent aucune garantie de sécurité d’occupation. « Sans objectif chiffré, sans définition de l’abordabilité et avec les pressions subies actuellement par les porteurs de projets sans but lucratif d’inclure du logement intermédiaire à 150% des loyers plafonds du Programme habitation abordable Québec (PHAQ), le logement abordable et le logement « hors marché » ne répondront pas aux besoins des locataires les plus précaires. « La nouvelle administration de Montréal doit être plus claire quant à ses intentions en faveur du logement social », insiste Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, afin notamment de suppléer à l’abandon du Règlement d’inclusion obligatoire. « Il ne faut pas confondre le logement « hors marché » pour du logement social. On ne répond pas nécessairement aux mêmes besoins », conclut-elle.
Le FRAPRU espère que la nouvelle mairesse qui promet d’être celle de l’écoute, le soit véritablement en ce qui concerne les besoins exprimés par les locataires mal-logés de la Métropole. Autant sous forme d’OBNL, de coopérative que de logement public, le logement social a pour mission de répondre aux besoins des locataires à faible et modeste revenus. La ville de Montréal doit aussi maintenir des pressions auprès du gouvernement du Québec pour obtenir les fonds nécessaires pour répondre aux besoins des locataires montréalais à faible et modeste revenus.
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Pour informations :
Catherine Lussier, FRAPRU : 514 231-2309 (cell.)
Véronique Laflamme, FRAPRU : 418 956-3403 (cell.)