Les membres montréalais du FRAPRU inquiets de l’avenir du logement social dans la métropole

Montréal, le 13 mai 2024 – Face à la crise alarmante du logement qui sévit dans la métropole, une centaine de membres de groupes montréalais du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) se sont mobilisés avec des locataires pour aller poser des questions lors de la séance du conseil municipal ce lundi. Sous le thème « des logements sociaux pour fleurir nos quartiers », ils souhaitent rappeler que les logements à vocation sociale sont nécessaires pour préserver le tissu social des communautés. Les groupes de défense de droits des locataires veulent rappeler aux élu.e.s que malgré le manque de soutien de Québec ils doivent poursuivre leurs efforts afin d’assurer que les locataires à faible et modeste revenus puissent se loger décemment dans la métropole.

La situation du logement à Montréal est critique. 142 645 ménages locataires montréalais consacrent plus de la norme de 30% de leur revenu pour se loger dont plus de 56 000 payant plus de 50 % de leur revenu au loyer avec un revenu médian annuel de seulement 16 000 $. La pénurie de logements s’est intensifiée dans les dernières années. Entre 2022 et 2023, le taux d’inoccupation est passé de 2,3% à 1,6%. « Trouver un logement décent et qui n’engloutit pas l’ensemble de son revenu est très difficile », rappelle Catherine Lussier coresponsable des dossiers montréalais au FRAPRU. « En 2023, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logements (SCHL), le prix d’un logement inoccupé est près de 17 fois plus cher qu’un logement occupé. Le loyer moyen est de 1229 $ pour un logement inoccupé. Quand tu es à faible revenu, tu n’arrives pas à la fin du mois », insiste-t-elle. Les hausses de loyer abusives, les menaces d’éviction et l’insalubrité sont devenues monnaie courante fragilisant la sécurité d’occupation d’un trop grand nombre de locataires dénonce le FRAPRU. En l’absence d’un nombre suffisant de logements sociaux correspondant à leur capacité de payer, les ménages à faible et modeste revenus sont plus que jamais à risquent de joindre les rangs de l’itinérance au moindre imprévu.

Alors que les besoins augmentent en flèche, le nombre de logements sociaux et communautaires augmente à pas de tortue, déplore le FRAPRU. Les groupes de défenses du droit au logement estiment que 550 logements sociaux seulement ont été construits en moyenne annuellement depuis 2018 à Montréal, principalement en raison du laxisme du gouvernement québécois. Dans les circonstances, les comités logement et associations de locataires qui constatent quotidiennement la détresse des locataires qui espèrent trouver un logement en HLM, en coopérative ou en OSBL d’habitation sont extrêmement préoccupés du manque d’alternatives pour les locataires à faibles et modestes revenus qui sont carrément chassés de leurs milieux. Avec l’absence de financement adéquat et la spéculation immobilière, ces groupes demandent à Montréal que les sites publics municipaux, incluant les terrains et les immeubles récemment acquis à cette fin, servent en priorité au logement social, notamment aux projets ancrés dans les quartiers pour lesquels les résidents et les résidentes sont mobilisés.

Dans ce contexte, le FRAPRU et ses membres montréalais sont très inquiets du sort réservé à plusieurs centaines d’unités de logement social et communautaire dont le financement dans AccèsLogis Québec et AccèsLogis Montréal est prévu depuis plusieurs années. Certaines de ces unités risquent maintenant d’être perdues, et des projets de devoir recommencer à zéro, faute de financement adéquat de la part du gouvernement du Québec. « Montréal doit s’assurer que ces logements ne seront pas oubliés », signale madame Lussier. « Québec ne peut plus pelleter dans la cour des municipalités. Son entêtement à ne pas vouloir se doter de programmes adéquats prévoyant une contribution gouvernementale suffisante compromet l’atteinte des objectifs de développement à Montréal voire l’utilisation de site acquis pour du logement social. Le statu quo est inacceptable », conclut la coresponsable des dossiers montréalais.

Des demandes concrètes

Selon le FRAPRU et ses membres montréalais, la ville doit à tout prix favoriser les projets de logements sociaux soutenus par la communauté dans sa politique de cession de terrain actuellement en élaboration; elle doit aussi se fixer des objectifs ambitieux pour la construction de logements sociaux et communautaires à Montréal en clarifiant la part de logements sans but lucratif dans son Chantier Montréal abordable; elle devrait aussi s’assurer que le Règlement pour une Métropole Mixte (RMM) oblige le développement de logement social sur site sans pouvoir faire de contributions au fonds, lorsque possible, et faire activement pression sur le gouvernement du Québec pour obtenir du financement et de la prévisibilité pour le développement de logements sociaux et l’obtention d’un programme gouvernemental complet.

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Pour plus d’informations ou pour des demandes d’entrevue, veuillez contacter :

Catherine Lussier, FRAPRU : 514 231-2309

Carl Lafrenière, FRAPRU : 514 625-8393