Les condos de luxe ne sont pas l’apanage des grandes métropoles. À Rimouski, ils se multiplieraient rapidement, à la faveur de quelques promoteurs. C’est entre autres ce qu’a révélé l’audience du 16 octobre dernier dans le Bas Saint-Laurent, organisée en collaboration avec le Comité logement Rimouski-Neigette. Plusieurs ont pointé du doigt l’apparente absence d’un plan d’urbanisme encadrant le développement immobilier à Rimouski et le manque de volonté politique de mettre en place du transport en commun. On a rappelé que les logements plus éloignés du centre étant souvent moins chers, il arrive que les locataires à plus faible revenu s’y trouvent coincés, sans possibilité d’accès à des activités et à des services. Dans ce contexte, des choses aussi simples que faire l’épicerie peuvent devenir de véritables casse-têtes, notamment financiers.
À Rimouski, trois propriétaires se partageraient la quasi entièreté des logements, une problématique qui a ressurgi aussi dans d’autres régions. Des locataires ont affirmé que le petit groupe aurait constitué une liste noire et que plusieurs personnes n’arrivaient plus à se relocaliser dans leur propre ville, une fois un logement perdu. À cela s’ajouterait de la discrimination à l’endroit de différents groupes qui ont pris la parole devant les commissaires, notamment les femmes avec des enfants et les personnes vivant avec un problème de santé mentale.
Abritant une université et un cégep, Rimouski compte une population fortement estudiantine qui cherche à s’y loger. Ceci exercerait une forte pression sur l’offre de logements disponibles pour le reste de la population. Selon les dires de groupes présents lors de l’audience, les propriétaires entretiendraient mal les logements destinés aux étudiants et aux étudiantes qui s’accommoderaient mieux, selon les propriétaires, de conditions de vie plus précaires…