Budget Marceau: le FRAPRU trouve les engagements péquistes très timides

Montréal, le 20 février 2014 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain considère «  très timides » les engagements pris par le Parti québécois en matière de logement social. Il s’offusque par ailleurs de l’absence de toute préoccupation pour la redistribution de la richesse dans le budget présenté par le ministre des Finances, Nicolas Marceau.

Marie-José Corriveau, organisatrice au FRAPRU, commente en ces termes les engagements pris en faveur du logement social: « Avec ce budget électoral, le PQ avait l’occasion de démontrer sa volonté de faire bien davantage, au cours d’un prochain mandat, pour s’attaquer aux problèmes de logement qui sévissent au Québec. Il s’est contenté du minimum, en fixant à 3250 le nombre de logements sociaux qui seront disponibles à partir de 2014-2015. Il n’a même pas donné suite à la demande d’un plan d’investissements sur plusieurs années, pourtant portée par tous les intervenants en habitation, dont les grandes municipalités. »

L’organisme précise que 480 000 ménages locataires québécois consacrent plus de 30 % de leur revenu en loyer, ce qui, en principe, les rend éligibles à un logement social. « À coup de 3250 logements sociaux par an (si c’est réellement le cas), ça va prendre 148 ans, uniquement pour s’attaquer aux problèmes actuels », ironise Mme Corriveau. L’organisme salue néanmoins le financement, à l’intérieur de ces 3250 logements, de 500 logements spécifiquement destinés à la lutte contre l’itinérance.

Le FRAPRU ajoute qu’il reviendra à la charge, au cours de la campagne électorale, pour obtenir des engagements plus ambitieux de la part du PQ.

Pas de lutte contre les inégalités

Le FRAPRU se montre plus cinglant sur l’absence de volonté de réduire les inégalités sociales. Selon Véronique Laflamme, aussi porte-parole du FRAPRU, « le budget représente un recul par rapport à la plate-forme péquiste de 2012 qui, au moins, s’engageait à imposer davantage les contribuables à plus haut revenu, à instaurer une imposition plus équitable sur les gains de capital et à abolir l’injuste taxe santé ». Elle ajoute que « de toute évidence, le PQ est davantage préoccupé par l’angoisse fiscale des riches et des grandes compagnies que par celle des personnes et des familles qui vivent la pauvreté ».

Le FRAPRU est outré qu’aucune mesure de lutte d’augmentation des revenus des plus pauvres n’ait été annoncée dans le budget, le PQ se contentant de la mince bonification des prestations d’aide sociale annoncée à l’automne 2013, alors que le gouvernement lui-même reconnaît qu’en 2017, au terme de cette bonification, les personnes seules à l’aide sociale ne recevront que 52,5 % de ce qui leur est indispensable pour vivre.

L’organisme craint par ailleurs que les programmes sociaux et les services publics, qui permettent une certaine redistribution de la richesse, fassent les frais de la politique d’austérité dans laquelle le budget engage encore plus résolument le parti dirigé par Pauline Marois. L’augmentation importante des tarifs des garderies annoncée dans le budget donne, à son avis, un simple avant-goût de ce qui attend la population.