Le maire Coderre doit faire plus pour le logement social

Montréal, le 6 juillet 2015 — Une soixantaine de membres du FRAPRU et des comités logement de Montréal ont manifesté, avec casseroles et sifflets, ce matin, à l’hôtel de ville, réclamant des interventions plus convaincantes du maire Coderre en faveur du logement social, notamment durant la prochaine campagne électorale fédérale, de même que des engagements concrets de la Ville elle-même pour les futurs projets de logements sociaux.

Les groupes constatent qu’encore cette année, il s’est construit très peu de logements locatifs. Les données les plus récentes de la Société canadienne d’hypothèques et de logement indiquent en effet qu’il n’y a eu que 36 appartements privés mis en chantier, entre le 1er janvier et le 31 mai, à Montréal, plus précisément dans les arrondissements Lasalle, Montréal-Nord et Villeray/Saint-Michel/Parc Extension. « À ce rythme, on risque de replonger dans une pénurie de logements », a indiqué François Saillant, porte-parole des groupes.

Les groupes logement ont également souligné les appels à l’aide désespérés qu’ils reçoivent de la part de personnes qui ne réussissent tout simplement plus à se loger parce que les loyers exigés sont trop chers. Quelque 102 500 ménages montréalais doivent consacrer, mois après mois, 50 % et plus de leur revenu pour se loger, dont 53 000 plus de 80 %.

Face à un marché du logement aussi inadéquat, le FRAPRU et ses membres réclament des investissements majeurs dans le logement social. L’organisme considère que Montréal a besoin, d’ici la fin de la décennie, de 22 500 nouveaux logements coopératifs et sans but lucratif, tant pour les familles, les personnes seules, les aînéEs, que les personnes en situation de handicap. Cette demande va à l’encontre de la décision du gouvernement Couillard qui, dans son dernier budget, a coupé de moitié les sommes allouées au programme AccèsLogis, le seul qui permette encore de développer du logement social.

Les groupes logement sont également inquiets du désinvestissement du gouvernement canadien, qui refuse de maintenir les subventions qu’il verse pourtant depuis des décennies aux locataires à faible revenu qui vivent dans les logements sociaux financés avant 1994. Selon la Communauté métropolitaine de Montréal, pas moins de 20 500 logements de la région perdront ainsi leurs subventions fédérales au cours des prochaines années, ce qui provoquera des augmentations de loyer pouvant atteindre, 200 $, 300 $, voire 400 $, par mois pour les locataires à faible revenu qui y demeurent.

« C’est clair, le logement social est actuellement mis en danger par Ottawa et Québec », affirme François Saillant, en insistant que « si rien n’est fait, ce sont les villes comme Montréal qui vont se retrouver avec des problème accrus de mal-logement et d’itinérance », insiste-t-il.

Le FRAPRU comprend donc mal les positions complaisantes qu’a adoptées l’administration municipale suite aux derniers budgets des deux gouvernements supérieurs. Selon le regroupement, le maire Coderre doit plutôt adopter une position sans ambigüité, en faveur de réinvestissements majeurs dans le logement social. Les comités logement pressent également la Ville de Montréal de se doter elle-même d’un plan d’acquisition et de réservation de sites afin de faciliter et d’accélérer la réalisation des futurs projets de logements sociaux sur son propre territoire, notamment dans les quartiers centraux où on constate une croissance importante du prix du foncier et où s’amorce des processus d’embourgeoisement qui risquent de mener à l’exode des ménages à faible et à modeste revenus.

À la fin de leur tintamarre, les groupes ont promis d’autres actions au cours des prochains mois pour convaincre tous les paliers de gouvernement de mieux défendre le droit au logement.

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Pour plus d’informations :
François Saillant, FRAPRU (cellulaire : 514 919-2843; travail : 514 522-1010)
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