Comité d’accueil du FRAPRU pour les chef.fe.s en visite au Sommet sur le milieu municipal, à Québec

Québec, le 21 mars — Un comité d’accueil spécialement bruyant du Front d’action populaire en réaménagement urbain, armé de casseroles et de sifflets, a interpelé les trois chefFes, Pauline Marois, Philippe Couillard et François Legault, lors de leur passage au Sommet sur le milieu municipal pour rencontrer les maires.

Les membres du FRAPRU s’en sont particulièrement pris aux chefs du Parti libéral du Québec et de la Coalition avenir Québec qui, jusqu’à présent, n’ont fait aucune mention, dans leurs discours et engagements, des problèmes de logement vécus par les ménages québécois à faible et à modeste revenus.  « Quand on sait que plus de 475 000 ménages locataires déboursent plus que la norme de 30 % de leur revenu pour se loger, au détriment de leurs autres besoins essentiels, ne pas en parler, c’est franchement inconscient », a déclaré la porte-parole du regroupement, Véronique Laflamme.

Avant même le déclenchement des élections, le FRAPRU avait demandé à rencontrer les trois partis pour discuter de ces problèmes et des solutions qu’il propose.  À ce jour, le seul des trois à s’être engagé en la matière est le Parti Québécois qui a promis 15 000 logements sociaux en 5 ans.  Mais selon le regroupement, ça reste nettement insuffisant.  Il rappelle que ces dernières années, le gouvernement du Québec a investi dans l’habitation sociale à coups de 3000 à 3250 nouvelles unités par année.  « À ce rythme, ça va prendre 150 ans pour répondre aux besoins », s’est indigné la porte-parole des mal-logéEs.

Selon le FRAPRU, la population locataire des grandes villes québécoises a subi des augmentations de loyer abusives.  Entre 2000 et 2013, le loyer moyen des logements de deux chambres à coucher a augmenté de 46 % à Québec, de 43 % à Montréal, de 37 % à Gatineau, de 35 % à Sherbrooke, de 33 % à Trois-Rivières et de 30 % à Saguenay.

Pour répondre aux besoins les plus urgents, le regroupement revendique 50 000 nouveaux logements sociaux en 5 ans et assure que la société québécoise en a tout à fait les moyens.  « Si on augmente la contribution fiscale des entreprises financières en rétablissant notamment la taxe sur le capital, l’État pourrait aller chercher des revenus additionnels de 600 millions $ ; c’est exactement ce qu’il faut pour financer 7000 logements sociaux de plus par année », a précisé madame Laflamme.