Droit au logement dans les régions: Le FRAPRU réclame des logements sociaux partout au Québec

Montréal, le 24 mai 2017 –  À l’occasion de la troisième journée d’occupations du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), un campement a été installé ce matin à Rouyn-Noranda. Le FRAPRU met ainsi en lumière la réalité particulière vécue dans les régions excentriques. « Les besoins sont grands dans les régions éloignées des grands centres; pourtant, les nouveaux logements sociaux s’y développent au compte-goutte », indique Véronique Laflamme, porte-parole du regroupement. Elle précise que le programme AccèsLogis ne tient actuellement pas compte des réalités régionales et que les mêmes difficultés de développement des logements sociaux sont rencontrées en Abitibi, sur la Côte-Nord et en Gaspésie, où la coordonnatrice du FRAPRU participera demain au Colloque régional en habitation sociale et communautaire.

Les activités économiques dans les régions éloignées ont des conséquences réelles sur la négation de leur droit au logement, constate le FRAPRU. « En Abitibi, les booms économiques des dernières années ont fait augmenter le coût des loyers et les grands logements demeurent rares. En Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, la sécurité d’occupation des locataires est souvent compromise par le tourisme », explique Véronique Laflamme. Afin que les locataires à faible et modeste revenus vivant hors des grands centres puissent se loger décemment, de manière abordable, ils doivent avoir accès à des logements coopératifs ou sans but lucratif. « Non seulement les coûts de réalisation reconnus par le programme AccèsLogis n’ont pas été indexés depuis 2009, mais les mesures d’aide aux régions dites éloignées ont été coupées », rappelle Véronique Laflamme. Le FRAPRU demande au ministre responsable de l’habitation, Martin Coiteux, d’améliorer le programme et de le bonifier, afin qu’il réponde aux besoins, partout au Québec.

À Rimouski, une autre occupation de terrain a débuté ce matin par une soupe populaire. À Sherbrooke, les campeurs et campeuses de l’Association des locataires de Sherbrooke, qui dorment sous la tente depuis lundi, se sont installés sur un deuxième site vacant. À Montréal, après l’occupation d’un bâtiment vacant du Plateau Mont-Royal, hier, les membres du FRAPRU s’installeront en début de soirée sur le site de l’ancien hôpital chinois, dans le quartier Villeray, pour y tenir un rassemblement festif de clôture.  Ce bâtiment, propriété du gouvernement du Québec, est lui aussi vacant depuis de nombreuses années. « Les sites visés par les actions organisées depuis lundi, sont autant de lieux où on pourrait faire du logement social. Il est particulièrement scandaleux que des propriétés publiques, comme les maisons militaires du gouvernement fédéral, à Sainte-Foy, soient laissées à l’abandon pendant des années, alors qu’autant de familles et de personnes à faible et modeste revenus doivent couper dans l’essentiel en raison du coût prohibitif des logements sur le marché privé », rappelle madame Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

Rappelons que, réunis sous la bannière « Pour du logement social, ici! », les groupes des différentes régions exigent depuis lundi des gouvernements Couillard et Trudeau qu’ils s’engagent pour le droit au logement. Cette série d’actions régionales se tient alors que le gouvernement québécois révise ses approches en habitation et que celui de Justin Trudeau doit rendre publique sa Stratégie canadienne sur le logement à l’automne.

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Pour plus d’informations :

Véronique Laflamme, porte-parole nationale du FRAPRU, 418 956-3403

Des entrevues peuvent également être accordées de l’Abitibi par Émilie E. Joly, organisatrice communautaire au FRAPRU (cell. : 514 231-2309), et de Bonaventure demain, par Marie-José Corriveau, coordonnatrice du FRAPRU (cell. : 514 708-1050)