Scandalisé par la coupure de 129 $ par mois que le gouvernement du Parti québécois veut imposer à certaines catégories de prestataires d’aide sociale ayant des « contraintes temporaires à l’emploi », le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) mobilisera ses membres pour la manifestation organisée par le Front commun des personnes assistées sociales du Québec, le mercredi 13 mars, à Montréal.
Comme beaucoup d’autres groupes sociaux, le FRAPRU exige le retrait pur et simple de la mesure annoncée en catimini dans La Gazette officielle du 27 février dernier. L’organisme estime que le gouvernement Marois devrait plutôt aller en sens inverse, en se conformant aux engagements que le Québec a pris, en endossant le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels. Celui-ci reconnait « le droit de toute personne à un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture, un vêtement et un logement suffisants, ainsi qu’à une amélioration constante de ses conditions d’existence », ce qui n’est pas le cas avec le niveau de prestations d’aide sociale actuel.
Déjà vulnérables
Le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, souligne que, les personnes de 55 à 58 ans, qui sont notamment visées par les coupes faites au nom de l’« incitation à l’emploi », éprouvent déjà de très grandes difficultés à se loger, sans y consacrer un pourcentage disproportionné de leur revenu pour se loger : « Selon les données du recensement de 2006, 20,5% des ménages locataires âgés entre 55 et 65 ans devaient consacrer plus de la moitié de leur revenu pour se loger, ce pourcentage grimpant à 29 % chez les personnes vivant seule. Et c’est une partie de ces gens déjà parmi les plus vulnérables que le gouvernement propose d’appauvrir encore davantage ! »
Le FRAPRU avertit le gouvernement péquiste qu’il est hors de question que les personnes assistées sociales fassent les frais de l’objectif d’atteinte du déficit zéro en 2013-2014, comme ce fut le cas à la fin des années 1990. Leur revenu réel avait alors baissé de 19 %, en raison des coupures répétées dans l’aide sociale et de la non-indexation des chèques d’aide par le gouvernement de Lucien Bouchard. « Les personnes assistées sociales subissent encore les conséquences de ces mesures adoptées au nom du déficit zéro ; pas question qu’elles passent à nouveau à la caisse, alors que le gouvernement n’a même pas eu le courage d’augmenter les impôts des plus riches, comme il s’y était engagé durant la dernière campagne électorale », s’exclame Marie-José Corriveau, organisatrice au FRAPRU.
La manifestation sur l’aide sociale se déroulera, le 13 mars, à 10h30, à la Tour de la Bourse, 800, Square Victoria (en face du bureau de la ministre Agnès Maltais), à Montréal. Le FRAPRU invite la population à s’y joindre.