Ottawa, le 4 décembre 2015–«Le gouvernement Trudeau est-il déjà en train de renier les engagements électoraux que le Parti libéral a pris à l’égard des personnes et des familles mal-logées ou sans abri?». C’est la question que se pose, le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, suite au Discours du trône. L’organisme déplore que ce dernier ait totalement passé sous silence des enjeux comme le logement et l’itinérance sur lesquels il a pourtant pris des engagements durant la dernière campagne électorale.
«Le Discours du trône a bien évoqué les investissements que le gouvernement entendait faire dans les infrastructures sociales, mais en aucun moment il n’a dit que le logement allait en être une priorité, comme il l’avait fait durant la campagne électorale», déplore M. Saillant qui ajoute que, même si le Discours a été très général, il a tout de même abordé des enjeux aussi précis que l’habitation ou les sans-abri, par exemple la marijuana ou l’aide aux anciens combattants.
Malgré ces silences inquiétants, le FRAPRU demande au gouvernement Trudeau d’agir rapidement sur ces dossiers. Ainsi, il le presse d’annoncer, d’ici la fin de l’année 2015, la prolongation des subventions à long terme versées à 554 000 logements sociaux au Canada, dont 124 000 au Québec. François Saillant explique qu’une telle annonce ne peut plus tarder : « D’ici la fin de l’année, 25 100 logements publics, coopératifs et sans but lucratif, dont 5200 au Québec, auront perdu les subventions qu’elles reçoivent depuis des décennies d’Ottawa. Cette perte se soldera par des hausses majeures de loyer pour les locataires à faible revenu qui demeurent dans une partie significative de ces logements. Durant la campagne électorale, le Parti libéral a pris l’engagement de prolonger ces subventions. C’est le temps de prouver que cet engagement n’était pas que du vent ».
Le FRAPRU réclame également que le premier budget du ministre des Finances, Bill Morneau, annonce des sommes importantes pour le logement locatif dans son Plan d’investissement dans les infrastructures sociales. L’organisme insiste toutefois pour que ces investissements soient dirigés vers le logement social. « Le gouvernement libéral parle beaucoup de logement abordable, mais ce n’est pas en accordant des subventions à des promoteurs privés qu’on augmentera durablement l’offre d’appartements locatifs pleinement accessibles aux ménages à plus faible revenu qui sont les plus affectés par les problèmes de logement ». Le FRAPRU rappelle que, selon les données mêmes du gouvernement, 989 000 ménages locataires ont des besoins impérieux de logement au Canada dont 270 000 au Québec.
Le FRAPRU croit aussi que le budget Morneau doit augmenter les sommes consacrées à la lutte contre l’itinérance, en y favorisant à nouveau une diversité d’approches. L’amélioration des conditions de logement dans les communautés des Premières Nations et dans celles du peuple inuit exige également des investissements majeurs qui ne peuvent plus tarder, selon l’organisme.