Élections municipales à Montréal : des groupes communautaires et féministes réclament un vrai plan de lutte à la pauvreté

Montréal, le 17 octobre 2013 — En cette Journée mondiale pour l’élimination de la pauvreté, une centaine de personnes, membres de plusieurs organismes communautaires et féministes de Montréal, se sont rendues à l’hôtel-de-ville où elles ont confié au maire sortant, Laurent Blanchard, leurs propositions pour lutter contre la pauvreté dans la métropole. Exaspérées par la faiblesse des engagements pris à ce jour par les candidats à la mairie, elles lui ont demandé de remettre à son successeur, leurs propositions qui visent notamment à garantir le droit au logement, l’accès au transport en commun et aux services publics, de même que la mise en œuvre du plan d’action sur la Politique d’égalité entre les femmes et les hommes adoptée en 2008.

« Visiblement, les Bergeron, Coderre, Côté et Joly n’ont pas pris la juste mesure des problèmes de pauvreté dans la métropole », selon Marie-José Corriveau, porte-parole de la coalition On vote contre la pauvreté à Montréal. « L’Enquête nationale menée auprès des ménages par Statistique Canada en 2011 indique pourtant que plus de 425 000 personnes ont un faible revenu à Montréal, que 2/3 des ménages sont locataires et que leur revenu médian se situe autour de 30 000 $ par année. Faut proposer autre chose que la construction de condos pour développer la ville ! », s’est-elle exclamée.

Selon la coalition qui a organisé la manifestation, les équipes en lice aux élections n’ont pas de proposition convaincante sur l’aménagement urbain et la sécurité des personnes vulnérables, ni sur l’embourgeoisement des quartiers centraux et la disparition des commerces de proximité. « Au contraire, elles proposent toutes de poursuivre le même type de développement que celui qu’on a connu ces dernières années et qui a pourtant été source d’appauvrissement et d’exclusion sociale », constate madame Corriveau. « On nous promet plus de transport en commun, c’est bien, mais on ne tient pas compte des gens n’y ont tout simplement plus accès », a-t-elle insisté, rappelant que les tarifs de la STM ont augmenté de 58 % depuis 12 ans.

La Coalition On vote contre la pauvreté à Montréal réclame également que la Ville étende l’utilisation de l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) à l’ensemble de ses pratiques et ses projets. « Si la Ville prend mieux en compte la situation de ses citoyennes, surtout celles qui vivent des discriminations multiples, elle se donnera des repères pour construire une société plus juste et plus démocratique », estime la porte-parole des groupes.

Finalement, la Coalition dénonce les pratiques du Service de police de la Ville de Montréal et réclame un changement de cap. « La démocratie, ce n’est pas juste le droit de vote aux quatre ans, c’est aussi le droit de manifester sans risquer des arrestations arbitraires », souligne Marie-José Corriveau, faisant référence aux 32 personnes interpelées la semaine dernière par le SPVM lors des audiences de l’Office national sur l’énergie sur le projet de pipeline d’Enbridge.

La coalition On vote contre la pauvreté à Montréal a été mise sur pied au printemps 2013 en prévision des élections municipales. En septembre dernier, elle a tenu une assemblée publique qui a réuni plus d’une centaine de personnes afin de discuter des avenues pour lutter contre la pauvreté dans la métropole. Elle est composée de la Fédération des OSBL d’habitation de Montréal, du Front d’action populaire en réaménagement urbain, du Regroupement des organismes communautaires famille de Montréal, du Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal, de la Table de concertation de Pointe Saint-Charles — Action Gardien, de la Table des groupes de femmes de Montréal, de la Table régionale des centres de femmes de Montréal métropolitain/ Laval et de la Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaires de Montréal.

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Sources : Marie-José Corriveau, FRAPRU (514 708-1050) ; [en anglais] Diana Lombardi, Réseau d’action des femmes en santé et services sociaux (514 436-2047)