En pleine pénurie de logement social, la SCHL vend des coopératives dans Montréal-Nord

Montréal, le 13 mai 2016 – La situation des coopératives d’habitation Nord-Montréalaise est inquiétante. Alors que 1511 personnes sont en attente d’un HLM dans cet arrondissement et que la circonscription fédérale de Bourassa est la plus pauvre du Canada, le Comité logement Montréal-Nord (CLMN) et le Front d’action populaire en réaménagementurbain (FRAPRU) dénoncent le fait que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) favorise la vente d’immeubles coopératifs dans l’arrondissement.

Marie-Ève Lemire, organisatrice communautaire au CLMN, déplore que deux autres coopératives du territoire seront vendues et privatisées dans les prochains mois. « Après les coopératives Le Pascal (2012), et du Confort (2014), c’est maintenant le tour des coopératives Fidèle et le Rayon bleu d’être mises en vente, cela est inacceptable.» « Dans un quartier durement touché par la pauvreté et dont le pourcentage de logements sociaux est inférieur à la moyenne nationale (6% à Montréal-Nord vs 11% à l’échelle du Québec), il est d’autant plus préoccupant, qu’à terme, ce seront 82 unités de logements sociaux que les locataires de Montréal-Nord auront perdues. Cela aura des impacts importants sur la qualité de vie des ménages qui y vivent » de renchérir la porte-parole.

Le FRAPRU profite des actions dans le cadre de la campagne « Un logement, un droit ! » et de la semaine d’occupation de terrains et de bâtiments en cours au Québec pour faire valoir le fait que le manque de logements sociaux est criant et que la perte de tels logements au profit du privé est inquiétant. « La SCHL a une responsabilité. Si certaines coops sont en difficulté financière, il faut leur donner des outils pour les redynamiser et les rendre viables et non abandonner les locataires en vendant les immeubles », se scandalise François Saillant du FRAPRU. « Alors que de nombreuses coopératives verront leurs subventions fédérales venir à échéance dans les prochaines années, cet enjeu deviendra majeur et il faut absolument que le gouvernement fédéral mette de l’avant les sommes nécessaires à la survie du parc de logement social. » rappelle M. Saillant.

Les deux organisations joignent leur voix pour rappeler que 270 000 locataires au Québec ont des besoins impérieux de logement et qu’à Montréal-Nord, 42,5% des ménages doivent consacrer plus de 30% de leur revenu pour se loger. Toute la semaine, de nombreuses actions ont eu lieu par les groupes membres du FRAPRU pour revendiquer que le gouvernement provincial finance la création de 50 000 nouveaux logements sociaux et que le gouvernement fédéral investisse 2 milliards de dollars par année pour de nouveaux logements sociaux tout en sauvant les logements sociaux existants.

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Pour plus d’informations

Marie-Ève Lemire, CLMN (514) 852-9253 (bureau)

François Saillant, FRAPRU (514) 919-2843 (cellulaire)