Hausses de loyer: Le FRAPRU dénonce le changement de méthode de la Régie du logement et appelle à la vigilance des locataires

Montréal, le 20 janvier 2017 – Au moment où la Régie du logement publie l’outil de calcul des hausses de loyer actualisé pour l’année 2017, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) dénonce que l’organisme gouvernemental ait fait le choix de ne plus publier les indices d’estimation des augmentations, sans avertissement de surcroit. Ces indices reflétaient les modes de chauffage des immeubles et permettaient aux locataires de chiffrer approximativement l’augmentation que leur propriétaire pouvait réclamer au prochain renouvellement de leur bail, même s’il leur fallait ensuite valider l’augmentation demandée en utilisant le formulaire en ligne. Alors que les coûts de toutes les composantes de loyer, dont le chauffage, sont à la baisse face à l’an dernier, les augmentations demandées devraient généralement être inférieures à celles de 2016 avertit le FRAPRU. « Il s’agissait d’un outil plus facile d’accès. La Régie du logement répond clairement à une demande des propriétaires, sans se soucier des difficultés causées aux locataires. C’est scandaleux. », déplore Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

Le FRAPRU rappelle qu’une large partie des ménages locataires rencontre déjà des difficultés majeures à assumer le coût actuel de leur logement. Selon le plus récent rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, le loyer moyen est de 760$ dans la Région métropolitaine de Montréal, de 740$ dans celle de Gatineau et de 781$ dans celle de Québec. « Pour l’ensemble du Québec, le loyer moyen est maintenant de 726 $ par mois. Pour payer une telle somme sans y consacrer plus que la norme de 30 % de ses revenus, il faut avoir un revenu annuel de plus de 29 000 $, ce qui n’est évidemment pas le cas de bien trop de locataires », explique Véronique Laflamme.

Le FRAPRU rappelle qu’au Québec 479 750 ménages locataires doivent consacrer plus de 30% de leur revenu pour se loger, dont 227 835 plus de 50% et 108 475 plus de 80%. « Les hausses de loyer ont un impact direct sur la capacité des locataires à assurer tous leurs autres besoins, dont se nourrir en quantité et qualité suffisante », s’indigne Véronique Laflamme, rappelant que le Bilan-Faim 2016 du réseau des Banques alimentaires Québec déplore déjà quelque 98 000 demandes d’aide alimentaire d’urgence de plus en 2016 qu’en 2015. L’organisme de défense du droit au logement estime que toute nouvelle hausse de loyer ne pourra qu’aggraver la situation.

Faute d’un contrôle obligatoire des loyers, le FRAPRU recommande donc aux locataires de faire preuve de vigilance face à la hausse de loyer demandée par leur propriétaire. Il conseille aux locataires de s’adresser au comité logement ou à l’association des locataires de leur région, ville ou quartier pour les aider dans l’évaluation de la hausse demandée.

Finalement, à quelques semaines du budget, le FRAPRU exhorte Québec à agir afin d’améliorer les conditions de logement des ménages locataires. « Le gouvernement Couillard doit réinvestir massivement dans la réalisation de nouveaux logements sociaux, que ce soit en construction neuve ou par des projet d’achat et de rénovation de bâtiments existants. Les coupes drastiques effectuées dans le programme AccèsLogis depuis deux ans sont inacceptables. Les centaines de millions de dollars obtenus du gouvernement fédéral pour le logement doivent être consacrés au développement de nouveaux logements sociaux », affirme Véronique Laflamme.

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