Les témoignages entendus à Victoriaville, le 23 octobre, ont permis de constater jusqu’à quel point le droit au logement est entravé dans le Centre-du-Québec, notamment en raison d’un parc locatif qui se dégrade et entraîne son lot d’insalubrité. Ainsi, plusieurs ménages seraient mal-logés et ce, au détriment de leur santé physique et mentale.
L’état pitoyable d’une proportion importante de logements locatifs a été dénoncé par de nombreuses personnes qui ont déploré l’absence de codes municipaux du logement ou d’un code national d’habitabilité qui puisse réellement protéger les locataires. Amélie Hinse, la coordonnatrice de l’Association des locataires des Bois-Francs qui organisait l’audience, a soutenu que les locataires sont particulièrement mal pris puisqu’ils ne disposent d’aucun outil pour entreprendre des démarches auprès de la Régie du logement, que ce soit pour obtenir des réparations ou des réductions compensatoires de loyer.
Indécente discrimination
Plusieurs personnes subiraient aussi différentes formes de discrimination ouvertement exercées par des propriétaires lors de la location d’un logement. Des exemples ont été donnés de l’attitude cavalière et discriminatoire de propriétaires qui refusent de louer leurs logements à des personnes assistées sociales ou qui ont des enfants. La représentante du Bureau local d’intervention traitant le SIDA a même relaté le cas d’une personne vivant avec le VIH ayant été pressée par son proprio de quitter son logement « pour la sécurité des voisins » et celui d’une autre qui venait de signer son bail mais à qui la propriétaire a refusé de remettre les clés du logement après qu’elle lui ait dévoilé sa séropositivité.
Le nombre de causes de non-paiement de loyer a littéralement explosé dans le Centre-du-Québec. Il est en hausse de 14,3 % en quatre ans au bureau de Drummondville de la Régie du logement. Une représentante de l’organisme Droits Devant Érable a souligné le nombre important de locataires pauvres ayant subi des évictions au cours des dernières années, parfois même sans que les propriétaires aient obtenu une décision conséquente de la Régie. Tout en confirmant que les loyers sont plutôt bas dans la région comparativement au reste du Québec, les organismes communautaires constatent quand même que les revenus d’aide sociale et du salaire minimum sont insuffisants pour permettre aux gens de couvrir l’ensemble de leurs besoins essentiels, dont le logement.
Des améliorations souhaitées
Enfin, des locataires de HLM ont expliqué comment les Offices municipaux d’habitation gèrent de manière autoritaire leurs logements dans la région. Ils ont donné plusieurs exemples de demandes et de suggestions faites par les locataires pour améliorer la qualité de vie, comme l’aménagement de jardins communautaires ou la levée de l’interdiction d’avoir un petit animal de compagnie, mais qui ont toutes été rejetées du revers de la main, sans discussion.