Journée canadienne de l’habitation : les groupes montréalais du FRAPRU demandent au fédéral de réserver ses sites excédentaires pour du logement social

Montréal, le 22 novembre 2024 — À l’occasion de la Journée canadienne de l’habitation, les groupes montréalais membres du FRAPRU se sont rassemblés aujourd’hui devant un des bâtiments se trouvant dans la banque de terrains fédéraux, au 1420 rue Sainte-Catherine Ouest dans le quartier Ville-Marie, pour demander au gouvernement fédéral d’utiliser ses terrains excédentaires au développement du logement social. En plus de ce rassemblement, des militant·es pour le droit au logement ont aussi installé des bannières et des pancartes interpellant le gouvernement fédéral au 125 rue Houde, dans ville Saint-Laurent, un autre site excédentaire fédéral. Des actions de visibilité visant les terrains publics fédéraux ont également eu lieu à Longueuil, Gatineau et Québec.

Certains de ces terrains, comme celui du Bassin Wellington à Pointe-Saint-Charles et de la Cité-du-Havre dans l’arrondissement Ville-Marie, offrent une occasion unique de répondre aux besoins criants des locataires mal-logés et de s’attaquer à la crise d’inabordabilité qui appauvrit les locataires montréalais. « Leur développement en logements sociaux est essentiel pour freiner la gentrification et préserver la mixité sociale dans le secteur », souligne Éric Michaud coordonnateur du Comité logement Ville-Marie.

Devant le 1420, rue Sainte-Catherine, les représentant·es du FRAPRU, du Comité logement Ville-Marie et du Regroupement Information Logement (RIL) de Pointe-Saint-Charles ont réitéré l’urgence de réserver les terrains fédéraux au développement de logements sociaux et de financer leur décontamination afin de répondre aux besoins criants des locataires mal-logés. Les bannières et les messages déployés au 125 rue Houde ont rappelé que l’implantation de logement social et communautaire sur ces sites publics est une solution nécessaire et rapide pour aider à contrer la crise du logement et accélérer leur réalisation. Des centaines d’unités de logement social sous différentes formes pourraient voir le jour sur ces deux sites publics.

À Montréal, 142 645 ménages locataires, tout comme 373 000 de ménages à travers le Québec, paient plus de 30 % de leur revenu pour se loger avec un revenu médian annuel de 24 000$. Le manque de logements sociaux aggrave cette précarité et contribue à l’explosion de l’itinérance. Les faibles exigences minimales actuelles en matière d’abordabilité prévues par la Société immobilière du Canada (SIC) dans le cadre de l’initiative des terrains fédéraux dont fait partie le 125 rue Houde ont comme résultat le développement de nouveaux logements trop dispendieux pour la moyenne des locataires du secteur, encore plus pour les plus vulnérables. Ils contribueront par ailleurs à pousser les loyers vers le haut. Les logements sociaux sont une véritable mesure structurante pour lutter contre la crise du logement rappellent les organisations de défense du droit au logement. Elles appellent le gouvernement fédéral à réserver les terrains appartenant à des institutions publiques, tels que ceux de la Société Immobilière du Canada, de Postes Canada, de la Société Canadienne d’Hypothèque et de Logement (SCHL), ou encore des sites de la banque de terrains, pour répondre aux besoins des locataires à faible et modeste revenu qui peinent à se loger décemment.

Exigence de décontamination pour un usage social et communautaire

Les groupes de défense du droit au logement insistent également sur la nécessité de décontaminer les terrains avant leur cession afin d’accélérer la réalisation de logements sociaux et d’éviter que les coûts de décontamination complexifient leur montage financier. C’est le cas, par exemple, du terrain du Bassin Wellington, un site fédéral contaminé pouvant permette la construction de plusieurs centaines de logements sociaux. Sa décontamination au préalable est essentielle pour assurer aux porteurs des projets sociaux plus de rapidité dans la livraison des unités attendu par les locataires du milieu.

« Si le gouvernement fédéral veut vraiment contribuer à résoudre la crise du logement, il doit assumer les coûts de la décontamination de ses terrains qu’il réserve pour du logement sans but lucratif. Cela permettra de développer des logements sociaux beaucoup plus rapidement et efficacement », a déclaré Francis Dolan organisateur communautaire au Regroupement d’Information Logement (RIL). Pour illustrer cette réalité, des militant·es des comités logement montréalais ont symboliquement envoyé aux élu·es fédéraux de la métropole des boîtes de conserve de terre contaminée du Bassin Wellington en guise de rappel concret de l’importance de la prise en charge des coûts de décontamination.

Des logements sociaux ancrés dans leurs communautés

Les groupes de défense du droit au logement rappellent que les terrains et bâtiments fédéraux excédentaires représentent une occasion unique de bâtir un parc de logements sociaux répondant aux besoins des ménages à faible revenu. « Les biens publics doivent servir l’intérêt public, et non être cédés au plus offrant ou à des projets « abordables » hors de prix. Le logement social, autant sous forme de logements public, que d’organismes sans but lucratif ou de coopératives d’habitation, garantit non seulement une accessibilité financière immédiate pour les locataires ne trouvant pas à se loger décemment sur le marché privé, et permet de renforcer le tissu social de nos communautés », déclare Catherine Lussier, coordonnatrice du FRAPRU.

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Pour information et entrevue :
Catherine Lussier coordonnatrice du FRAPRU : 514 231-2309 (Cell)