La situation du logement à Rimouski nécessite des gestes concrets de la part des gouvernements

Rimouski, le 21 novembre 2013 – Le Comité logement Rimouski-Neigette et le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) joignent leurs voix pour réclamer que tous les paliers de gouvernement adoptent sans tarder des politiques susceptibles de s’attaquer résolument aux problèmes de logement vécus à Rimouski. Les deux organismes s’appuient pour ce faire sur le rapport de la Commission populaire itinérante sur le droit au logement, qui a parcouru le Québec à l’automne 2012, ainsi que sur les données préliminaires de l’Enquête nationale auprès des ménages menée en 2011 par Statistique Canada.

Intitulé Urgence en la demeure, le rapport de la Commission qui s’est arrêtée à Rimouski, le 16 octobre 2012, traite de plusieurs problèmes qui ont été abordés à cette occasion dont la concentration du parc de logements entre les mains de quelques propriétaires, la difficulté pour les locataires de faire valoir leurs droits dans un tel contexte, ainsi que la pression exercée sur le marché par la forte présence étudiante.

La hausse des loyers, qui avait été nommée à plusieurs reprises dans les témoignages entendus à Rimouski, ressort aussi des données préliminaires de l’Enquête nationale auprès des ménages. Celle-ci révèle que le loyer médian payé par les locataires atteint maintenant 566 $ par mois à Rimouski, ce qui représente une hausse de 13,4 % par rapport à 2006 où il était de 499 $. Ce loyer avait augmenté de 8,5 % entre 2001 et 2006.

Jacques Métras, coordonnateur du Comité logement Rimouski-Neigette, précise que 2675 ménages locataires doivent maintenant consacrer plus que la norme de 30 % de leur revenu en loyer à Rimouski : « Ça veut dire que ces ménages, qui représentent le tiers des locataires, doivent couper dans leurs autres besoins essentiels pour arriver à payer leur loyer. Or, pour environ 1200 d’entre eux, ce n’est pas 30 %, mais bien 50 % du revenu qui passe au loyer. La situation de ces ménages est carrément invivable ».

Des recommandations qui amélioreraient la situation

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, elle, met en lumière quelques-unes des recommandations de la Commission populaire itinérante qui auraient des retombées à Rimouski : « Le rapport de la Commission consacre tout un chapitre à la faiblesse des recours à la disposition des locataires. On y propose notamment de revoir en profondeur le mandat et la gestion de la Régie du logement, ainsi que de donner davantage de moyens à la Commission des droits de la personne pour intervenir dans les cas de discrimination et de harcèlement. Espérons que ces recommandations ne restent pas lettre morte ».

Elle souligne par ailleurs d’autres recommandations de la Commission, dont l’adoption d’une politique globale d’habitation par le gouvernement québécois, la reconnaissance du droit au logement dans la Charte québécoise des droits et libertés, ainsi que l’augmentation du financement du logement social de manière à ce qu’il représente une part beaucoup plus importante du logement locatif.

Même si plusieurs de ces demandes s’adressent au gouvernement québécois, Mme Laflamme ajoute que les autres paliers ont aussi des responsabilités à assumer. Le gouvernement fédéral doit notamment s’engager dès maintenant à prolonger ses subventions aux logements sociaux existants, lorsqu’elles viendront à échéance, de manière à en préserver toute l’accessibilité financière pour les personnes et familles qui y demeurent présentement et celles qui en auront besoin à l’avenir. Quant aux municipalités comme Rimouski, elles doivent se donner les moyens d’assumer le rôle qui leur incombe dans le développement du logement social, la préservation du parc de logements locatifs, ainsi que la salubrité des appartements.

Au pied du mur

Le film Au pied du mur, réalisé par les cinéastes Aude Leroux-Lévesque et Sébastien Rist à partir des travaux de la Commission populaire itinérante sur le droit au logement a été présenté lors d’une assemblée publique qui a suivi la conférence de presse.