Crise du logement: Le FRAPRU réclame des gestes forts dès le début du nouveau mandat

Montréal, le 20 octobre 2022 – Alors que la crise du logement continue d’affecter toujours plus durement les ménages locataires le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) lance une série de vidéos d’animation sur le mal logement rappelant l’ampleur et l’acuité des besoins des locataires à faibles et modestes revenus. Le regroupement pour le droit au logement presse François Legault de donner un mandat clair à sa nouvelle ministre responsable de l’Habitation de s’attaquer rapidement à la pénurie de logements sociaux pour répondre aux besoins les plus urgents. Le regroupement revendique en ce sens un plan de financement substantiel, dès la mise à jour économique de cet automne.

Le FRAPRU craint que les dommages induits par les abus du marché locatif privé et la spéculation immobilière ne poussent toujours plus de locataires à la rue. Selon sa porte-parole, Véronique Laflamme « le nouveau gouvernement doit absolument construire des logements sociaux en nombre suffisant et doit freiner la disparition des logements locatifs encore abordables, en prévoyant les fonds disponibles pour les sortir du marché spéculatif; l’avenir de nombreux ménages locataires à modeste et à faible revenu en dépend ». Elle ajoute que de « choisir de se priver de milliards $ avec des chèques et des baisses d’impôts et de ne planifier que les 11 700 logements « sociaux et abordables » promis par la CAQ en campagne électorale, sans même préciser la part qui sera sociale, ce serait dommageable, vu la progression vertigineuse des loyers et le nombre d’évictions effectuées par des propriétaires-investisseurs peu scrupuleux ».  

Le FRAPRU s’appuie entre autres sur les témoignages de locataires désespérés, comme ceux livrés dans les vidéos qu’il vient de produire, disponibles en ligne . Ces vidéos d’animation présentent les histoires vraies d’une victime de violence conjugale qui se débat pour trouver un logement décent dans lequel elle pourra se reconstruire avec ses enfants, d’un couple dont la santé décline en raison de situations d’insalubrité à répétition; d’une sans statut qui subit du harcèlement sexuel de la part de son propriétaire; d‘une mère monoparentale de 5 enfants qui cherche à se reloger depuis des mois, sans succès, d’une femme autochtone qui subit à chaque mois le mépris et les préjugés  de sa propriétaire et d’une femme en situation de handicap n’est pas parvenue à faire adapter son domicile à ses besoins, malgré des de nombreuses démarches et concessions.

« Ces témoignages ne sont pas des cas isolés », explique Véronique Laflamme, « ce qu’on a voulu montrer via ce  médium, c’est que ce sont de véritables drames humains que vivent trop de locataires actuellement ». Selon les plus récentes données de Statistique Canada, 177 728 ménages locataires du Québec sont dans une situation similaire, ayant des besoins impérieux de logement parce qu’ils vivent dans un logement trop cher, trop petit, nuisant à leur santé ou non adapté à leurs besoins.

« Le logement social permet d’assurer le droit au logement des locataires à modeste et à faible revenus. En sortant le logement de la logique du profit, il représente une réponse pérenne au mal logement », rappelle Véronique Laflamme. Selon le FRAPRU, l’histoire de Mario, raconté dans une des vidéos, est éloquente. Après un véritable parcours du combattant durant des années, dont plusieurs épisodes d’itinérance, il a finalement obtenu un HLM à Sherbrooke. C’est son logement social qui lui permet de « prendre racine », de manger à sa faim, de se sentir plus en paix et en sécurité.

Le FRAPRU revendique la réalisation de 50 000 logements publics, coopératifs et sans but lucratif en 5 ans, que ce soit en construisant des logements neufs ou en achetant des logements déjà construits, en les rénovant puis en les transférant au même type d’organismes sans but lucratif, pour préserver à long terme leur abordabilité et permettre aux locataires qui y vivent déjà d’améliorer leurs conditions de vie. Le FRAPRU demande aussi l’adoption d’une politique globale en habitation basée sur la reconnaissance du droit au logement et une meilleure protection des droits des locataires. À court terme, il rappelle qu’il est urgent d’agir pour empêcher les évictions frauduleuses et les hausses abusives de loyers.

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Pour informations et demandes d’entrevue :

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU : 514 522-1010, 418 956-3403 (cell.)