Le FRAPRU donne le coup d’envoi aux caravanes qui parcourront les routes du Québec

Gatineau, le 5 février 2020 — Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) amorce aujourd’hui une série de 10 caravanes qui parcourront différentes régions du Québec et visiteront plus de 20 bureaux de ministres du gouvernement Legault en 3 jours. Alors que sévit la plus sévère pénurie de logements en 15 ans, le regroupement s’inquiète de la flambée des prix et des autres conséquences dramatiques sur les locataires.  Il demande à Québec de se doter d’un vrai plan de sortie de crise, en investissant les sommes nécessaires à un grand chantier de logements sociaux dès son prochain budget.  Pour la première journée, une cinquantaine de militants et de militantes pour le droit au logement de Montréal et de Gatineau se rendront successivement aux bureaux du ministre responsable de l’Outaouais, Mathieu Lacombe, du ministre de l’Environnement, Benoit Charrette et du ministre des Finances, Éric Girard.

Le FRAPRU a choisi de partir de l’Outaouais, en solidarité avec les locataires durement affecté.e.s par la pénurie du logement. Malgré un nombre important de mises en chantier au cours des derniers mois, le taux d’inoccupation des logements locatifs y a peu augmenté, passant de 0,7%, en 2018, à 1,8% en 2019, bien en dessous du seuil d’équilibre de 3%. Cette rareté a entraîné des hausses faramineuses de loyer, ce qui inquiète le FRAPRU et Logemen’Occupe. Le loyer moyen a progressé de 10 % dans la dernière année, faisant de l’Outaouais la région où le loyer moyen est le plus cher au Québec. « Déjà des familles sont hébergées dans des motels ou des ressources d’hébergement temporaire qui débordent », précise François Roy, coordonnateur de Logemen’Occupe. Selon lui, « les logements neufs qui se construisent sont hors de prix et ne sont pas une option pour les locataires vivant dans des logements insalubres; la seule voie à moyen-terme, pour sortir les gens de la précarité, c’est le logement social ».

Changements climatiques et détérioration du droit au logement : agir dès maintenant

En faisant partir sa première caravane du quartier Mont-Bleu, frappé par des tornades il y a deux ans, le FRAPRU souhaite également mettre en lumière les conséquences des changements climatiques sur les locataires à faible et à modeste revenus. Ici comme ailleurs, le regroupement constate que les personnes plus pauvres sont plus durement touchées et plus à risque de se retrouver sans logement, leurs habitations résistant moins aux intempéries et leurs maigres ressources ne leur permettant pas de faire face aux dépenses imprévues.  Le regroupement demande que leur réalité soit prise en compte dans les efforts visant à atténuer les conséquences des dérèglements climatiques. La caravane ira d’ailleurs en début après-midi au bureau du ministre de l’Environnement, à Saint-Eustache, dans la MRC des Deux-Montagnes, où des locataires sont aussi aux prises avec des inondations qui ont contribué à la rareté des logements disponibles.

Un grand chantier à planifier dès le prochain budget

Au bureau du ministre de la Famille, invitant Mathieu Lacombe à intervenir auprès de son collègue des Finances, le FRAPRU a rappelé que parmi les ménages locataires ayant des besoins impérieux de logement au Québec, 47 100 ont des enfants. « Vivre dans un logement trop petit ou en mauvais état, ça à des conséquences sur le développement des enfants, sur leur santé physique et mentale »a soutenu Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU.

La caravane partie de Gatineau terminera d’ailleurs sa journée par un rassemblement au bureau de circonscription du ministre des Finances, à Sainte-Thérèse. La ville, représentée par Éric Girard, a un taux d’inoccupation des logements locatifs de seulement 1,1%. Le loyer moyen y a augmenté de près de 11% entre 2018 et 2019. Le FRAPRU y fera le point sur les difficultés rencontrées par les locataires de la couronne Nord de Montréal.

À quelques semaines du deuxième budget du gouvernement caquiste, le FRAPRU veut faire passer le message aux ministres de François Legault, et plus particulièrement au ministre des Finances :  pour mettre un terme à la crise du logement et assurer un toit à tous les ménages québécois, quels que soient leurs revenus, il faut investir dans la construction de logements sociaux, les seuls véritablement abordables. « En pleine période de recherche de logement, dans toutes les régions des personnes ne trouvant de logements qu’elles sont capables de payer sont très inquiètes », explique Véronique Laflamme, rappelant qu’« il faut donner un grand coup, rapidement ».  

Plusieurs groupes communautaires alliés se joindront au FRAPRU au cours des prochains jours pour convaincre Québec de se doter d’un vrai plan contre la crise, avec des solutions durables. « Et on en a les moyens », insiste Véronique Laflamme. « Non seulement le gouvernement dispose d’un surplus budgétaire ahurissant de 5 milliards $, avant les versements au Fonds des Générations, qui pourrait grossir encore selon plus récentes prévisions gouvernementales, mais il pourrait aller chercher des revenus supplémentaires en révisant les mesures fiscales dont bénéficient largement les plus riches, les institutions financières et les grandes entreprises financières », conclut Véronique Laflamme.

Après l’Outaouais, la caravane se rendra dans plusieurs municipalités des Laurentides et de Lanaudière, où la rareté de logements locatifs se fait aussi sentir. Demain, deux autres convois prendront les routes de l’Abitibi et de la Montérégie. D’autres partiront vendredi de Sherbrooke, Montréal, Longueuil, Saguenay, Mont-Joli, Shawinigan et Trois-Rivières. Les 10 caravanes se rejoindront à Québec pour une manifestation qui se terminera devant l’Assemblée nationale, le 7 février.

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Pour plus d’informations ou une demande d’entrevue :
Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU : 418 956-3403 (cell.)

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