Le FRAPRU demande à la CAQ de prendre des engagements plus ambitieux en matière de logement social

Montréal, le 8 septembre 2022 – Alors que les conséquences dramatiques de la crise du logement se font durement sentir pour les locataires du Québec, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) s’inquiète de l’insuffisance des engagements du parti qui mène dans les sondages pour y faire face. Des membres du regroupement provenant de différentes régions, ont interpellé la Coalition avenir Québec (CAQ) aujourd’hui lors d’une action devant son bureau électoral du comté de Verdun, où les locataires sont particulièrement affecté.e.s par la spéculation et la gentrification.

Le FRAPRU demande au parti de François Legault de bonifier ses engagements en matière de logement social. Selon l’organisation qui défend le droit au logement, les 11 700 logements sociaux et abordables promis en 4 ans, sont largement insuffisants pour permettre aux ménages à faible et à modeste revenus de faire face aux conséquences dramatiques des pénuries de logements locatifs et de logements sociaux.

Le regroupement rappelle que sur les 11 7000 promis, seulement que 7000 seront des nouveaux logements et que de ce nombre, on ignore la part de logements sociaux qui sera construite par des coopératives, des OSBL et des offices d’habitation. « La promesse de la CAQ donne moins de 3000 logements par année, dont on ne sait pas quelle proportion seront hors marché privé et réellement abordables de façon pérenne, ni combien seront réservés aux ménages à faible revenu. C’est loin de répondre aux besoins, même les plus urgents. Le message lancé aux ménages mal-logés c’est que pour la plupart d’entre eux, il n’y a pas d’espoir, et ça, c’est très inquiétant », commente Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU.

Le FRAPRU rappelle au passage que l’engagement pris en août par François Legault prévoyait réaliser les 7000 nouveaux logements dans le cadre du Programme habitation abordable Québec (PHAQ), laissant croire ainsi à l’abandon du programme AccèsLogis. L’annonce incluait aussi 1000 logements de types copropriétés et 2000 logements issus de partenariats avec le Mouvement Desjardins et le Fonds de solidarité FTQ[1]. Selon le FRAPRU, ces partenariats sont une sous-traitance inacceptable et que toutes les nouvelles unités construites devraient l’être dans le cadre du programme AccèsLogis, exclusivement dédié aux projets de logements sociaux.

Au chef caquiste qui prétend sortir le Québec de la crise du logement avec si peu, le FRAPRU réplique que les données disponibles de Statistiques Canada sont très claires sur les besoins de logements sociaux. Quelque 244 000 ménages locataires québécois ont des besoins impérieux de logement parce qu’ils vivent dans un logement trop cher, trop petit et-ou insalubres. Leur revenu moyen est de 18 000 $ par année. Selon l’organisme, les longues listes d’attente des offices d’habitation pour un logement à loyer modique (HLM) – qui totalisent plus de 37 000 inscriptions – illustrent aussi l’urgence d’agir, tout en restant un indicateur partiellement représentatif puisqu’elles ne comptabilisent que les ménages admissibles qui ont fait une demande. Cette liste ne prend pas non plus en compte les milliers de ménages à revenu modeste qui espèrent obtenir une place dans un organisme sans but lucratif (OSBL) ou en coopérative d’habitation.

Le FRAPRU continuera d’interpeller tous les partis durant la campagne afin qu’ils prennent des engagements ambitieux en faveur du logement social. Ses demandes au prochain gouvernement sont les suivantes :

  • La réalisation de 50 000 logements sociaux en 5 ans, incluant 20 000 HLM, ainsi qu’un programme d’acquisition de bâtiments résidentiels locatifs
  • Le financement de tous les logements sociaux déjà programmés depuis plusieurs années dans AccèsLogis, mais toujours attendus parce que le programme est continuellement sous-financé ainsi que la relance du programme.
  • Que les sommes investies dans le développement de l’habitation soient exclusivement réservées au logement social.

Le FRAPRU demande également la mise en place d’une politique globale en habitation basée sur le droit au logement et une meilleure protection des droits des locataires et des engagements pour lutter contre l’explosion du coût des loyers l’effritement du parc de logements locatifs encore abordables et les évictions frauduleuses.

Enfin, le regroupement se préoccupe de l’effet des baisses d’impôts promises par la CAQ, le PCQ et le PLQ, qui priveraient le Québec de moyens pour lutter contre la crise qui accable les locataires. « Ce n’est pas rien. La CAQ veut priver l’État québécois de revenus qui à eux seuls, pourraient financer plus de 12 500 logements sociaux par année. Avec ça, en 4 ans, on aurait réalisé un grand chantier de 50 000 logements sociaux ! », conclut Véronique Laflamme.

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Pour informations et demandes d’entrevue :

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU : 418 956-3403 (cell.), 514 522-1010


[1] Selon la note transmise aux médias le 12 août, 3700 des 11 700 logements sociaux «et abordables» annoncés par François Legault le 12 août ont déjà fait l’objet d’annonces gouvernementales en juin 2022