Montréal, le 15 mars 2013 – Même s’il ne nourrit que de très minces attentes sur le budget qui sera présenté, jeudi, par le ministre Jim Flaherty, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) estime qu’il s’agirait pourtant du moment idéal pour mettre fin aux incertitudes actuelles sur la poursuite de l’implication fédérale dans la lutte contre les problèmes de logement et d’itinérance.
Le FRAPRU rappelle que c’est le 31 mars 2014 que se terminera le Cadre de référence sur le logement abordable, en vertu duquel Ottawa contribue financièrement aux programmes d’habitation du Québec, notamment en matière de nouveaux logements sociaux. Tout en souhaitant que le gouvernement Harper annonce dès maintenant la poursuite de cette contribution, le FRAPRU en réclame une augmentation majeure. Selon le coordonnateur de l’organisme, François Saillant, « tout ce que le Québec reçoit du fédéral pour faire face à tous ses problèmes de logement, c’est la ridicule somme de 57,7 millions $ par an, ce qui est le plus bas montant depuis 2001 ; les problèmes, eux, n’ont pas diminué ».
C’est aussi le 31 mars 2014 que prendra fin la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance qui finance différents types d’intervention communautaire auprès des sans-abri, dont plusieurs en habitation. Le FRAPRU demande là aussi l’annonce immédiate de la prolongation et de l’accroissement de l’aide fédérale. Il joint sa voix au Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec pour revendiquer qu’au Québec, le budget, qui est gelé à 20 millions $ par année depuis 12 ans, passe à 50 millions $.
Le FRAPRU pense finalement que c’est sans plus tarder que le gouvernement fédéral doit annoncer la poursuite des subventions à long terme qu’il verse à 600 000 logements sociaux existants au Canada, dont 127 000 HLM, coopératives et OSBL d’habitation au Québec. Ces subventions accordées depuis des décennies ont déjà commencé à se terminer. Seule une infime partie des logements a été touchée jusqu’ici, mais ce nombre augmentera considérablement dès 2014.
Pour François Saillant, « il serait scandaleux que le gouvernement fédéral se lave graduellement les mains de toutes ses responsabilités en matière de logement et d’itinérance, alors qu’en 2013-2014, il n’y consacrera même pas 1 % de ses dépenses publiques et que les dépenses militaires, elles, en accapareront près de 8 % ».