L’inclusion ne suffit pas ; ça prend une réserve de terrains pour le logement social. Maintenant.

Montréal, le 5 juin 2013 — Le FRAPRU joint sa voix aux militantes et aux militants qui occupent depuis samedi dernier un terrain, au coin de Notre-Dame et St-Philippe, à St-Henri, et réclame une politique municipale d’acquisition et de réservation de terrains et de bâtiments pour des futurs projets de logements sociaux. « L’approche actuelle de Montréal, avec la Stratégie d’inclusion, est en train de montrer toutes ses limites. On a mis le développement du logement social à la remorque des grands développements privés qui, par ailleurs, créent une pression tellement grande sur le prix des terrains, que les coops et les OBNL d’habitation ne réussissent plus à boucler leur budget de réalisation et à sortir de terre. Il faut changer d’approche ; ça presse ! », soutient Marie-José Corriveau, la porte-parole des groupes de Montréal membres du FRAPRU.

« Actuellement, la plupart des projets d’habitation sociale obtiennent leurs terrains dans le cadre des ententes négociées par la Ville auprès des promoteurs des projets résidentiels de 200 unités et plus. Quand ces grands projets sont retardés, cela repousse également la livraison des logements sociaux », explique madame Corriveau. « Mais le pire effet pervers de la Stratégie d’inclusion », précise-t-elle, « c’est la pression importante que ces grands développements exercent dans les secteurs où ils se trouvent, tant sur le prix du foncier que sur celui des loyers. Ce type de développement se fait au détriment des ménages montréalais qui sont à 66 % locataires. »

Selon le FRAPRU, il faut adopter une autre approche en achetant à l’avance des sites dédiés aux futurs logements sociaux, afin de les mettre à l’abri de la spéculation immobilière. Le regroupement demande également que ces acquisitions soient faites dans les quartiers où vivent déjà les locataires. « La population actuelle de Montréal doit pouvoir pleinement réaliser son droit au logement et a droit au maintien dans son milieu, à proximité de ses réseaux d’entraide communautaires et familiaux. Ça aussi, c’est une condition sine qua none du développement de Montréal », conclut la porte-parole.

Le regroupement et ses membres montréalais se promettent d’interpeler les instances municipales sur ces enjeux dans le cadre des travaux menés pour l’adoption du Plan de développement de Montréal, de même qu’auprès des candidate et candidats à la mairie de Montréal, le 3 novembre prochain.

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Pour plus d’informations : Marie-José Corriveau, FRAPRU ; (514) 708-1050 (cellulaire) • (514) 522-1010 (bureau) Jean-Claude Laporte, FRAPRU ; (514) 231-2309 (cellulaire) www.frapru.qc.ca