Logement et pauvreté à Victoriaville : des mesures concrètes doivent être adoptées

Victoriaville, le 20 novembre 2013 – L’Association des locataires des Bois-Francs et le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) demandent aux différents gouvernements, et en particulier à celui du Québec, de donner suite au rapport de la Commission populaire itinérante sur le droit au logement. Le rapport, intitulé Urgence en la demeure, a été rédigé suite à une tournée de consultation dans les 17 régions administratives du Québec. Une audience a eu lieu à Victoriaville, le 23 octobre 2012. Plusieurs témoignages de locataires et d’organismes y avaient mis en lumière des problèmes comme l’insalubrité de plusieurs appartements, l’incapacité de payer d’une large partie des locataires, la discrimination au moment de la location d’un logement et le manque de logements sociaux.

Andrée-Anne Béliveau, coordonnatrice par intérim de l’Association des locataires des Bois-Francs, estime que les données préliminaires publiées par Statistique Canada, suite à son enquête de 2011 auprès des ménages, montrent l’urgence d’agir. Cette enquête permet de constater que 3075 ménages, représentant 40 % des locataires de l’agglomération de recensement de Victoriaville, consacrent plus que la norme de 30 % de leur revenu pour se loger. De ce nombre, 1110 y engloutissent plus de la moitié de leur revenu. Selon Mme Béliveau, « on ne peut consacrer un pourcentage aussi élevé de son revenu au logement, sans devoir couper dans ses autres besoins essentiels et, en premier lieu, dans la nourriture, ce qui a évidemment des conséquences sur la santé des personnes ».

Elle conclut qu’ « il est vrai qu’à 539 $ de loyer médian par mois, les locataires de Victoriaville paient moins cher qu’à l’échelle du Québec, mais leur revenu médian n’est que de 26 000 $, ce qui est beaucoup plus bas que la moyenne québécoise qui, elle, est de 32 000 $ ».

Des recommandations pertinentes

Jean-Claude Laporte, porte-parole du FRAPRU, y voit la démonstration que « les gouvernements doivent agir à la fois sur le revenu des ménages et sur leurs conditions de logement ». Il ajoute que c’est en ce sens que les 14 experts composant la Commission populaire itinérante sur le droit au logement ont proposé d’agir, en recommandant à la fois un rehaussement des mesures de protection sociale (aide sociale, salaire minimum, supplément de revenu garanti, etc.) et une augmentation majeure du financement de nouveaux logements sociaux de manière à offrir un alternative réelle au marché privé de l’habitation.

Il met aussi en lumière d’autres recommandations qui, si elles étaient mises en application, permettraient de faire face plus adéquatement aux problèmes d’habitation qui affectent Victoriaville : « C’est le cas de l’adoption d’un code-type du logement applicable à tout le Québec, ce qui comblerait une grave lacune identifiée lors du passage de la Commission à Victoriaville ». M. Laporte pense que « les locataires de la région gagneraient aussi si le gouvernement acceptait de donner plus de moyens à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse pour qu’elle puisse intervenir plus efficacement dans les cas de discrimination et de harcèlement ».

Au pied du mur

La conférence de presse de l’Association des locataires et du FRAPRU a été suivie d’une assemblée publique au cours de laquelle ils ont présenté le rapport Urgence en la demeure et diffusé le film Au pied du mur, réalisé par les cinéastes Aude Leroux-Lévesque et Sébastien Rist à partir des travaux de la Commission populaire itinérante sur le droit au logement.

- 30 – Pour plus d’informations Jean-Claude Laporte, FRAPRU, (514) 231-2309 Andrée-Anne Béliveau, Association des locataires des Bois-Francs, (819) 758-3673 www.frapru.qc.ca @frapru